Classe pharmacothérapeutique : agents antithrombotiques, inhibiteurs directs de la thrombine, code ATC : B01AE07.
* Mécanisme d'action
Le dabigatran étexilate est une petite molécule sous forme de prodrogue qui n'exerce aucune activité pharmacologique. Après administration orale, le dabigatran étexilate est rapidement absorbé et converti en dabigatran, par hydrolyse catalysée par une estérase, dans le plasma et dans le foie. Le dabigatran est un inhibiteur direct puissant, compétitif et réversible de la thrombine et est la principale substance active plasmatique.
La thrombine (sérine protéase) permettant la conversion du fibrinogène en fibrine lors de la cascade de la coagulation, son inhibition empêche la formation de caillot. Le dabigatran inhibe la thrombine libre, la thrombine liée à la fibrine et l'agrégation plaquettaire induite par la thrombine.
* Effets pharmacodynamiques
L'efficacité antithrombotique et l'activité anticoagulante du dabigatran après injection intraveineuse et celles du dabigatran étexilate après administration orale ont été démontrées sur divers modèles animaux de thrombose, dans des études in vivo et ex vivo chez l'animal.
Les études de phase II ont montré une corrélation claire entre la concentration plasmatique du dabigatran et l'intensité de l'effet anticoagulant. Le dabigatran prolonge le temps de thrombine (TT), le temps d'écarine (ECT) et le temps de céphaline activée (TCA).
Le test quantitatif du temps de thrombine (TT) dilué calibré fournit une estimation de la concentration plasmatique de dabigatran, qui peut être comparée à celle attendue. Quand le TT dilué calibré donne un résultat de concentration plasmatique de dabigatran égal ou inférieur à la limite de quantification, la réalisation d'un test de coagulation additionnel, tel que le TT, l'ECT ou le TCA, doit être envisagée.
L'ECT fournit une mesure directe de l'activité des inhibiteurs directs de la thrombine.
Le TCA est un test disponible dans tous les laboratoires d'analyses médicales. Il permet d'obtenir une indication approximative de l'intensité de l'anticoagulation obtenue avec le dabigatran. Cependant, le TCA a une sensibilité limitée et n'est pas adapté pour quantifier avec précision l'effet anticoagulant, en particulier en cas de concentrations plasmatiques élevées de dabigatran. Bien que des valeurs élevées du TCA doivent être interprétées avec prudence, un tel résultat indique que le patient est anticoagulé.
D'une façon générale, on peut considérer que ces mesures de l'activité anticoagulante peuvent refléter les taux de dabigatran et fournissent des recommandations pour l'évaluation du risque de saignement. En effet, à l'état résiduel, une concentration de dabigatran ou une mesure du TCA supérieures au 90 ème percentile sont considérées comme étant associées à un risque accru de saignement
- Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque (prévention des AVC/ES liés à la FA)
A l'état d'équilibre, la moyenne géométrique de la concentration plasmatique de dabigatran au pic, lorsqu'elle est mesurée environ 2 heures après l'administration de 150 mg de dabigatran étexilate deux fois par jour, était de 175 ng/mL, dans une fourchette de 117-275 ng/mL (25ème-75ème percentile). La moyenne géométrique de la concentration résiduelle de dabigatran, mesurée le matin, à la fin de l'intervalle d'administration (soit 12 heures après la dose du soir de 150 mg de dabigatran), était en moyenne de 91,0 ng/mL, dans une fourchette de 61,0 à 143 ng/mL (25ème-75ème percentile).
Chez les patients présentant une fibrillation atriale non valvulaire traités pour la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique par le dabigatran étexilate à la dose de 150 mg deux fois par jour :
. le 90ème percentile de la concentration plasmatique du dabigatran, mesurée à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose), était d'environ 200 ng/ml,
. un ECT à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose), augmenté d'environ 3-fois la limite supérieure de la normale correspond au 90ème percentile observé (allongement de l'ECT de 103 secondes),
. un rapport de TCA à l'état résiduel (10-16 heures après la prise de la dernière dose) dépassant 2-fois la limite supérieure de la normale (allongement du TCA d'environ 80 secondes) correspond au 90ème percentile observé.
- Traitement des TVP et des EP, et prévention des récidives de TVP et d'EP chez l'adulte (TVP/EP)
Chez les patients traités pour TVP et EP par dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour, la moyenne géométrique de la concentration résiduelle de dabigatran, mesurée 10 à 16 heures après la prise de la dernière dose, à la fin de l'intervalle d'administration (soit 12 heures après la dose du soir de 150 mg de dabigatran), a été de 59,7 ng/ml, dans une fourchette de 38,6 à 94,5 ng/ml (25e au 75e percentile). Pour le traitement de la TVP et de l'EP par le dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour,
- le 90ème percentile de la concentration plasmatique du dabigatran mesuré à l'état résiduel (10- 16 heures après la prise de la dernière dose) était d'environ 146 ng/mL,
- un ECT à l'état résiduel (10 à 16 heures après la prise de la dernière dose) augmenté d'environ 2,3 fois par rapport à la valeur initiale correspond au 90e percentile observé (allongement de l'ECT de 74 secondes),
- le 90e percentile de la mesure du TCA à l'état résiduel (10 à 16 heures après la dose précédente) était de 62 secondes, ce qui correspondait à 1,8 fois la valeur initiale.
Aucune donnée pharmacocinétique n'est disponible chez les patients traités pour la prévention des récidives de TVP et d'EP par une dose de 150 mg de dabigatran étexilate deux fois par jour.
* Efficacité et sécurité cliniques
- Origine ethnique
Aucune différence ethnique cliniquement pertinente entre les patients caucasiens, afro-américains, hispaniques, les japonais ou chinois n'a été observée.
* Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une fibrillation atriale non valvulaire (FANV) associée à un ou plusieurs facteurs de risque
La démonstration de l'efficacité clinique du dabigatran étexilate est issue de l'étude RE-LY (Randomized Evaluation of Long–term anticoagulant therapy), une étude multicentrique, internationale, randomisée en groupes parallèles, évaluant deux doses administrées en aveugle de dabigatran étexilate (110 mg et 150 mg deux fois par jour) par rapport à l'administration en ouvert de warfarine chez des patients présentant une fibrillation atriale et à risque modéré à élevé d'AVC et d'embolie systémique. L'objectif principal de cette étude était de déterminer si le dabigatran étexilate était non inférieur à la warfarine dans la diminution de la survenue du critère d'évaluation composite d'AVC et d'embolie systémique. La supériorité statistique a également été analysée.
Dans l'étude RE-LY, 18113 patients ont été randomisés au total : ils avaient un âge moyen de 71,5 ans et présentaient un score CHADS2 moyen de 2,1. Cette population de patients comprenait 64 % d'hommes, 70 % de Caucasiens et 16 % d'Asiatiques. Pour les patients randomisés dans le groupe warfarine, le pourcentage moyen du temps de l'étude durant lequel l'INR s'est trouvé dans l'intervalle thérapeutique (INR 2-3) était de 64,4 % (médiane 67 %).
L'étude RE-LY a permis de démontrer que le dabigatran étexilate, à une dose de 110 mg deux fois par jour, est non inférieur à la warfarine dans la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les sujets souffrant de fibrillation atriale et est associé à un risque réduit d'hémorragie intracrânienne, d'hémorragie de tout type et d'hémorragie majeure. La dose de 150 mg deux fois par jour réduit significativement le risque d'AVC ischémique et hémorragique, de décès d'origine vasculaire, d'hémorragie intracrânienne et d'hémorragie de tout type par rapport à la warfarine. Les taux d'hémorragie majeure à cette dose ont été comparables à ceux observés avec la warfarine. Les taux d'infarctus du myocarde ont été légèrement augmentés avec le dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour et 150 mg deux fois par jour par rapport à la warfarine (hazard ratio respectifs de 1,29 ; p = 0,0929 et de 1,27 ; p = 0,1240). En améliorant le contrôle de l'INR, le bénéfice observé du dabigatran par rapport à la warfarine diminue.
Les données 4 à 6 présentent le détail des principaux résultats de l'étude dans la population générale :
Données 4 : Analyse de la survenue du premier événement, AVC ou embolie systémique (critère d'évaluation principal) au cours de la période d'évaluation de l'étude RE-LY.
- Dabigatran etelixilate 110mg 2 fois par jour
. Sujets randomisés : 6015
. Incidence (%) : 183 (1,54)
. Hazard ratio vs warfarine (IC 95%) : 0,89 (0,73 ; 1,09)
. Valeur de p de supériorité : p = 0,2721
- Dabigatran etelixilate 150mg 2 fois par jour
. Sujets randomisés : 6076
. Incidence (%) : 135 (1,12)
. Hazard ratio vs warfarine (IC 95%) : 0,65 (0,52 ; 0,81)
. Valeur de p de supériorité : p = 0,0001
- Warfarine
. Sujets randomisés : 6022
. Incidence (%) : 203 (1,72)
Le % indique le taux d'évènements annuels
Données 5 : Analyse de la survenue du premier évènement, AVC ischémique ou hémorragique au cours de la période d'évaluation de l'étude RE-LY.
- Dabigatran etelixilate 110mg 2 fois par jour
. Sujets randomisés : 6015
. AVC
.. Incidence (%) : 171 (1,44)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,91 (0,74 ; 1,12)
.. Valeur de p : 0,3553
. Embolie systémique
.. Incidence (%) : 15 (0,13)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,71 (0,37 ; 1,38)
.. Valeur de p : 0,3099
. AVC ischémique
.. Incidence (%) : 152 (1,28)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 1,13 (0,89 ; 1,42)
.. Valeur de p : 0,3138
. Warfarine
.. Incidence (%) : 14 (0,12)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,31 (0,17 ; 1,56)
.. Valeur de p : < 0,001
- Dabigatran etelixilate 150mg 2 fois par jour
. Sujets randomisés : 6076
. AVC
.. Incidence (%) : 123 (1,02)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,64 (0,51 ; 0,81)
.. Valeur de p : 0,0001
. ES
.. Incidence (%) : 13 (0,11)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,61 (0,30 ; 1,21)
.. Valeur de p : 0,1582
. AVC ischémique
.. Incidence (%) : 104 (0,86)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,76 (0,59 ; 0,98)
.. Valeur de p : 0,0351
. Warfarine
.. Incidence (%) : 12 (0,10)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,26 (0,14 ; 0,49)
.. Valeur de p : < 0,001
- Warfarine
. Sujets randomisés : 6022
. AVC
.. Incidence (%) : 187 (1,59)
. Embolie systémiqu
.. Incidence (%) : 21 (0,18)
. AVC ischémique
.. Incidence (%) : 134 (1,14)
. Warfarine
.. Incidence (%) : 45 (0,38)
Le % indique le taux d'évènements annuels
Données 6 : Analyse de la mortalité toutes causes et de la mortalité d'origine cardiovasculaire au cours de la période d'évaluation de l'étude RE-LY.
- Dabigatran etelixilate 110mg 2 fois par jour
. Sujets randomisés : 6015
. Mortalités toutes causes
.. Incidence (%) : 446 (3,75)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,91 (0,80 ; 1,03)
.. Valeur de p : 0,1308
. Mortalité vasculaire
.. Incidence (%) : 289 (2,43)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,90 (0,77 ; 1,06)
.. Valeur de p : 0,2081
- Dabigatran etelixilate 150mg 2 fois par jour
. Sujets randomisés : 6076
. Mortalités toutes causes
.. Incidence (%) : 438 (3,64)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,88 (0,77 ; 1,00)
.. Valeur de p : 0,0517
. Mortalité vasculaire
.. Incidence (%) : 274 (2,28)
.. Hazard ratio vs. warfarine (IC 95%) : 0,85 (0,72 ; 0,99)
.. Valeur de p : 0,0430
-Warfarine
. Sujets randomisés : 6022
. Mortalité toutes causes
.. Incidence (%) : 487 (4,13)
. Mortalité vascualrie
.. Incidence (%) : 317 (2,69)
Le % indique le taux d'événements annuels
Les données 7 et 8 présentent les résultats du critère principal d'efficacité et de sécurité dans les sous-populations :
Pour le critère principal, AVC et embolie systémique, aucun sous-groupe (c'est-à-dire en fonction de l'âge, du poids, du sexe, de la fonction rénale, de l'origine ethnique, etc) n'a été identifié comme ayant un risque relatif par rapport à la warfarine différent.
Données 7 : Hazard ratio et à IC95 % pour les AVC/embolie systémique par sous-groupe.
- Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour vs. warfarine
. Age (années)
.. < 65 : 1,10 (0,64 ; 1,87)
.. 65 < ou = et < 75 : 0,86 (0,62 ; 1,19)
.. > ou = 75 : 0,88 (0,66 ; 1,17)
.. > ou = 80 : 0,68 (0,44 ; 1,05)
. ClCr (mL/min)
.. 30< ou = et < 50 : 0,89 (0,61 ; 1,31)
.. 50 > ou = et < 80 : 0,91 (0,68 ; 1,20)
.. > ou = 80 : 0,81 (0,51 ; 1,28)
- Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour vs. warfarine
. Age (années)
.. < 65 : 0,51 (0,26 ; 0,98)
.. 65 < ou = et < 75 : 0,67 (0,47 ; 0,95)
.. > ou = 75 : 0,68 (0,50 ; 0,92)
.. > ou = 80 : 0,67 (0,44 ; 1,02)
. ClCr (mL/min)
.. 30< ou = et < 50 : 0,48 (0,31 ; 0,76)
.. 50 > ou = et < 80 : 0,65 (0,47 ; 0,88)
.. > ou = 80 : 0,69 (0,43 ; 1,12)
Pour le critère principal de sécurité, les hémorragies majeures, un lien entre l'effet du traitement et l'âge a été observé. Le risque relatif de saignement avec le dabigatran par rapport à la warfarine a augmenté avec l'âge. Le risque relatif était plus élevé chez les patients dont l'âge était > ou = 75 ans.
L'utilisation concomitante d'antiagrégants plaquettaires (AAS ou clopidogrel), a environ doublé les taux d'EHM à la fois avec le dabigatran étexilate et la warfarine. Aucun lien significatif entre les effets du traitement et les sous-groupes définis par la fonction rénale et le score CHADS2 n'a été observé.
Données 8 : Hazard ratio et IC à 95 % pour les saignements majeurs par sous-groupe
- Dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour vs. warfarine
. Age (années)
.. < 65 : 0,32 (0,18 ; 0,57)
.. 65 < ou = et < 75 : 0,71 (0,56 ; 0,89)
.. > ou = 75 : 1,01 (0,84 ; 1,23)
.. > ou = 80 : 1,14 (0,86 ; 1,51)
. ClCr (mL/min)
.. 30< ou = et < 50 : 1,02 (0,79 ; 1,32)
.. 50 > ou = et < 80 : 0,75 (0,61 ; 0,92)
.. > ou = 80 : 0,59 (0,43 ; 0,82)
.. Utilisation d'AAS : 0,84 (0,69 ; 1,03)
.. Utilisation du clopidogrel : 0,89 (0,55 ; 1,45)
- Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour vs. warfarine
. Age (années)
.. < 65 : 0,35 (0,20 ; 0,61)
.. 65 < ou = et < 75 : 0,82 (0,66 ; 1,03)
.. > ou = 75 : 1,19 (0,99 ; 1,43)
.. > ou = 80 : 1,35 (1,03 ; 1,76)
. ClCr (mL/min)
.. 30< ou = et <50 : 0,94 (0,73 ; 1,22)
.. 50 > ou = et < 80 : 0,90 (0,74 ; 1,09)
.. > ou = 80 : 0,87 (0,65; 1,17)
.. Utilisation d'AAS : 0,97 (0,79 ; 1,18)
.. Utilisation du clopidogrel : 0,92 (0,57 ; 1,48)
- RELY-ABLE (extension multicentrique à long terme pour les patients ayant une fibrillation atriale traités par dabigatran et ayant participé à l'étude RELY)
L'étude d'extension de RE-LY (RELY-ABLE) a fourni des informations de sécurité supplémentaires pour une cohorte de patients ayant poursuivi le traitement par dabigatran étexilate à la même dose que dans l'étude RE-LY. Les patients étaient éligibles pour l'essai RELY-ABLE s'ils n'avaient pas définitivement arrêté le traitement à l'étude lors de la visite de fin d'étude de RE-LY. Les patients inclus ont reçu la même dose de dabigatran étexilate que celle attribuée en double aveugle dans l'essai RE-LY, pendant un maximum de 43 mois de suivi après RE-LY (durée moyenne totale de suivi RE-LY + RELY-ABLE : 4,5 ans). 5897 patients ont été recrutés, ce qui représente 49% des patients initialement randomisés pour recevoir le dabigatran étexilate dans RE-LY et 86% des patients éligibles pour RELY-ABLE.
Au cours des 2,5 années supplémentaires de traitement dans RELY-ABLE, avec une exposition maximale de plus de 6 ans (exposition totale RE-LY + RELY-ABLE), le profil de sécurité à long terme du dabigatran étexilate a été confirmée pour les deux doses étudiées, 110 mg 2 fois par jour et 150 mg 2 fois par jour. Aucune nouvelle donnée de sécurité n'a été observée.
Les taux de survenue des événements constituant des critères d'évaluation y compris, hémorragie majeure et autres événements hémorragiques, étaient cohérents avec ceux observés dans RE-LY.
- Données issues des études non interventionnelles
Une étude non interventionnelle (GLORIA-AF) a recueilli prospectivement (dans sa seconde phase) des données de sécurité et d'efficacité, en conditions réelles d'utilisation, chez des patients atteints d'une FANV nouvellement diagnostiquée, traités par dabigatran étexilate. L'étude a inclus 4 859 patients sous dabigatran étexilate (55 % traités par 150 mg deux fois par jour, 43 % traités par 110 mg deux fois par jour, 2 % traités par 75 mg deux fois par jour). Les patients ont été suivis pendant 2 ans. Les scores CHADS2 et HAS-BLED moyens étaient respectivement de 1,9 et 1,2. La durée moyenne du suivi en cours de traitement était de 18,3 mois. Un saignement majeur est survenu chez 0,97 pour 100 patients-années. Un saignement mettant en jeu le pronostic vital a été rapporté chez 0,46 pour 100 patients-années, une hémorragie intracrânienne chez 0,17 pour 100 patients-années et un saignement gastro-intestinal chez 0,60 pour 100 patients-années. Un accident vasculaire cérébral est survenu chez 0,65 pour 100 patients-années.
Par ailleurs, lors d'une étude non interventionnelle (Graham DJ et al., Circulation. 2015 ; 131 : 157164) ayant inclus plus de 134 000 patients âgés atteints de FANV aux États-Unis (représentant plus de 37 500 patients-années de suivi sous traitement), le dabigatran étexilate (84 % des patients traités par 150 mg deux fois par jour et 16 % traités par 75 mg deux fois par jour) a été associé à une diminution du risque d'accident vasculaire cérébral ischémique (hazard ratio de 0,80 ; intervalle de confiance [IC] 95 % 0,67-0,96), d'hémorragie intracrânienne (risque relatif 0,34 ; IC 95 % 0,26-0,46) et de mortalité (hazard ratio de 0,86 ; IC 95 % 0,77-0,96), et à une augmentation du risque de saignement gastro-intestinal (hazard ratio de 1,28 ; IC 95 % 1,14-1,44) en comparaison avec la warfarine. Aucune différence n'a été observée pour les saignements majeurs (hazard ratio de 0,97 ; IC 95 % 0,88-1,07).
Ces observations réalisées en conditions réelles concordent avec le profil de sécurité et d'efficacité du dabigatran étexilate établi lors de l'étude RE-LY pour cette indication.
* Patients subissant une ablation par cathéter de la fibrillation atriale
Une étude exploratoire multicentrique, prospective, en ouvert, randomisée, dont le critère principal a été évalué de manière centralisée et en aveugle par un comité indépendant (étude RE-CIRCUIT), a été menée chez 704 patients recevant un traitement anticoagulant stable. Cette étude comparait le traitement sans interruption par dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour au traitement sans interruption par warfarine ajustée en fonction de l'INR lors de l'ablation par cathéter de la fibrillation atriale paroxystique ou persistante. Parmi les 704 patients inclus, 317 ont bénéficié d'une ablation de la fibrillation atriale sans interruption du traitement par dabigatran et 318 ont bénéficié d'une ablation de la fibrillation atriale sans interruption du traitement par warfarine. Tous les patients ont passé une échocardiographie transœsophagienne (ETO) avant l'ablation par cathéter. Le critère d'évaluation principal (événements hémorragiques majeurs définis selon les critères de l'ISTH) est survenu chez 5 patients (1,6 %) du groupe dabigatran étexilate et chez 22 patients (6,9 %) du groupe warfarine (différence de risque -5,3 % ; IC 95 % -8,4, -2,2 ; p = 0,0009). Aucun événement de type accident vasculaire cérébral/embolie systémique/AIT (critère composite) n'est survenu dans le bras dabigatran étexilate et un événement (AIT) est survenu dans le bras warfarine entre l'ablation et 8 semaines suivant l'ablation. Cette étude exploratoire a montré que le dabigatran étexilate était associé à une réduction significative du taux d'EHM en comparaison avec la warfarine ajustée à l'INR dans le cadre d'une ablation.
* Patients ayant bénéficié d'une intervention coronarienne percutanée (ICP) avec pose de stent
Une étude (de phase IIIb) prospective, randomisée, en ouvert, avec analyse en aveugle des critères (PROBE) visant à comparer une bithérapie par dabigatran étexilate (110 mg ou 150 mg deux fois par jour) plus clopidogrel ou ticagrelor (antagoniste de P2Y12) à une trithérapie par warfarine (ajustée à un INR compris entre 2,0 et 3,0) plus clopidogrel ou ticagrelor et aspirine a été réalisée chez 2 725 patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire ayant bénéficié d'une ICP avec pose de stent (RE-DUAL PCI). Les patients étaient randomisés pour recevoir une bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg deux fois par jour, une bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour ou une trithérapie avec warfarine. Les patients âgés ne résidant pas aux États-Unis (= 80 ans pour tous les pays, > ou = 70 ans pour le Japon) étaient randomisés soit dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg soit dans le groupe trithérapie avec warfarine. Le critère principal était un critère combiné des hémorragies majeures selon la définition de l'ISTH ou d'événement hémorragique non majeur cliniquement pertinent.
L'incidence du critère principal était de 15,4 % (151 patients) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg contre 26,9 % (264 patients) dans le groupe trithérapie avec warfarine (risque relatif 0,52, IC 95 % 0,42-0,63 ; p < 0,0001 pour la non-infériorité et p < 0,0001 pour la supériorité) et 20,2 % (154 patients) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg contre 25,7 % (196 patients) dans le groupe trithérapie avec warfarine correspondant (risque relatif 0,72 ; IC 95 % 0,58-0,88 ; p < 0,0001 pour la non-infériorité et p = 0,002 pour la supériorité). Il apparaît dans l'analyse descriptive que les événements hémorragiques majeurs selon les critères TIMI (Thrombolysis In Myocardial Infarction) étaient moins nombreux dans les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate que dans le groupe trithérapie avec warfarine : 14 événements (1,4 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg contre 37 événements (3,8 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine (risque relatif 0,37 ; IC 95 % 0,20-0,68 ; p = 0,002), et 16 événements (2,1 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg contre 30 événements (3,9 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine correspondant (risque relatif 0,51 ; IC 95 % 0,28-0,93 ; p = 0,03). Les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate présentaient des taux plus faibles d'hémorragies intracrâniennes que le groupe trithérapie avec warfarine correspondant : 3 événements (0,3 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 110 mg contre 10 événements (1,0 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine (risque relatif 0,30 ; IC 95 % 0,08-1,07 ; p = 0,06), et 1 événement (0,1 %) dans le groupe bithérapie avec dabigatran étexilate 150 mg contre 8 événements (1,0 %) dans le groupe trithérapie avec warfarine correspondant (risque relatif 0,12 ; IC 95 % 0,02-0,98 ; p = 0,047). L'incidence du critère d'efficacité composite associant décès, événements thromboemboliques (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou embolie systémique) ou revascularisation non prévue dans les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate combinés était non inférieure à celle du groupe trithérapie avec warfarine (13,7 % contre 13,4 %, respectivement ; risque relatif 1,04 ; IC 95 % 0,84-1,29 ; p = 0,0047 pour la non-infériorité). Il n'y avait pas de différence statistique pour les composantes individuelles des critères d'efficacité entre les deux groupes bithérapie avec dabigatran étexilate et le groupe trithérapie avec warfarine.
Cette étude a démontré que la bithérapie par dabigatran étexilate et un antagoniste de P2Y12 réduit significativement le risque d'hémorragie par rapport à la trithérapie avec warfarine, avec une non-infériorité pour le critère composite d'événements thromboemboliques chez les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire qui ont bénéficié d'une ICP avec pose de stent.
* Traitement des thromboses veineuses profondes (TVP) et des embolies pulmonaires (EP) chez l'adulte (traitement de la TVP/EP)
L'efficacité et la sécurité ont été explorées au cours de deux études multicentriques de protocoles identiques, randomisées, en double aveugle, en groupes parallèles RE-COVER et RE-COVER II. Ces études ont comparé le dabigatran étexilate (150 mg deux fois par jour) à la warfarine (INR cible 2,0 à 3,0) chez des patients présentant une TVP et/ou une EP aiguës. L'objectif principal de ces études était de déterminer la non infériorité du dabigatran par rapport à la warfarine pour réduire la survenue du critère principal, un critère composite regroupant les récidives de TVP et/ou EP symptomatiques et les décès apparentés, au cours de la période de traitement de six mois.
Dans les études poolées RE-COVER et RE-COVER II, 5 107 patients ont été traités parmi les 5 153 randomisés.
La durée du traitement avec la dose fixe de dabigatran était de 174 jours sans surveillance de la coagulation. Chez les patients recevant la warfarine, le temps médian passé dans l'intervalle thérapeutique (INR 2,0 à 3,0) était de 60,6 %.
Les études ont démontré que le traitement par le dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour était non-inférieur au traitement par la warfarine (marge de non-infériorité pour RE-COVER et RE-COVER II : 3,6 pour la différence de risque et 2,75 pour le risque relatif).
Données 6 : Analyse des critères principaux et secondaires d'efficacité (les ETEV ont constitué un critère composite de la TVP et/ou de l'EP) jusqu'à la fin de la période post-traitement des études poolées RE-COVER et RE-COVER II
-> Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour
- Patients traités : 2 553
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès liés à des ETEV : 68 ( 2,7 %)
. Risque relatif vs warfarine (intervalle de confiance à 95 %) : 1,09 (0,77 ;1,54)
- Critères secondaires d'efficacité
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toute cause : 109 (4,3 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 3,52 ; 5,13
. TVP symptomatique : 45 (1,8 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 1,29 ; 2,35
. EP symptomatique : 27 (1,1 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,70 ; 1,54
. Décès liés à des ETEV : 4 (0,2 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,04 ; 0,40
. Mortalité toute cause : 51 (2,0 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 1,49 ; 2,62
-> Warfarine
- Patients traités : 2 554
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès liés à des ETEV : 62 (2,4 %)
. Risque relatif vs warfarine (intervalle de confiance à 95 %) : -
- Critères secondaires d'efficacité
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toute cause : 104 (4,1 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 3,34 ; 4,91
. TVP symptomatique : 39 (1,5 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 1,09 ; 2,08
. EP symptomatique : 26 (1,0 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,67 ; 1,49
. Décès liés à des ETEV : 3 (0,1 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,02 ; 0,34
. Mortalité toute cause : 52 (2,0 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 1,52 ; 2,66
* Prévention des récidives des thromboses veineuses profondes (TVP) et des embolies pulmonaires (EP) chez l'adulte (prévention de la TVP/EP)
Deux études randomisées, en double aveugle et en groupes parallèles, ont été réalisées chez des patients précédemment traités par anticoagulant. L'étude contrôlée par la warfarine RE-MEDY a inclus des patients déjà traités pendant 3 à 12 mois et nécessitant un traitement anticoagulant complémentaire, et l'étude contrôlée par placebo RE-SONATE a inclus des patients déjà traités pendant 6 à 18 mois par des AVK.
L'objectif de l'étude RE-MEDY était de comparer la sécurité et l'efficacité du dabigatran étexilate oral (150 mg deux fois par jour) à celles de la warfarine (INR cible : 2,0 à 3,0) pour le traitement à long terme et la prévention des récidives de TVP et/ou d'EP symptomatiques. Au total, 2 866 patients ont été randomisés et 2 856 patients ont été traités. La durée du traitement par le dabigatran étexilate était comprise entre 6 et 36 mois (médiane : 534 jours). Chez les patients recevant la warfarine, le temps médian passé dans l'intervalle (INR : 2,0 à 3,0) était de 64,9 %.
L'étude RE-MEDY a démontré que le traitement par le dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour était non-inférieur à la warfarine (marge de non-infériorité : 2,85 pour le risque relatif et 2,8 pour la différence de risque).
Données 7 : Analyse des critères principaux et secondaires d'efficacité (les ETEV ont constitué un critère composite de la TVP et/ou de l'EP) jusqu'à la fin de la période post-traitement de l'étude RE-MEDY
- Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour
. Patients traités : 1 430
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès liés à des ETEV : 26 (1,8 %)
. Risque relatif vs warfarine (intervalle de confiance à 95 %) : 1,44 (0,78, 2,64)
. Marge de non-infériorité : 2,85
. Patients présentant des événements à 18 mois : 22
. Risque cumulé à 18 mois (%) : 1,7
. Différence de risque vs warfarine (%) : 0,4
Intervalle de confiance à 95 %
. Marge de non-infériorité : 2,8
Critères d'efficacité secondaires
- Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toute cause : 42 (2,9 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 2,12 ; 3,95
- TVP symptomatique : 17 (1,2 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,69 ; 1,90
- EP symptomatique : 10 (0,7 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,34 ; 1,28
- Décès liés à des ETEV : 1 (0,1 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,39
- Mortalité toute cause : 17 (1,2 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,69 ; 1,90
- Warfarine
. Patients traités : 1 426
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès liés à des ETEV : 18 (1,3 %)
. Risque relatif vs warfarine (intervalle de confiance à 95 %) : -
. Marge de non-infériorité : -
. Patients présentant des événements à 18 mois : 17
. Risque cumulé à 18 mois (%) : 1,4
. Différence de risque vs warfarine (%) : -
Intervalle de confiance à 95 %
. Marge de non-infériorité : -
Critères d'efficacité secondaires
- Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toute cause : 36 (2,5 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 1,77 ; 3,48
- TVP symptomatique : 13 (0,9 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,49 ; 1,55
- EP symptomatique : 5 (0,4 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,11 ; 0,82
- Décès liés à des ETEV : 1 (0,1 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,39
- Mortalité toute cause : 19 (1,3 %)
- Intervalle de confiance à 95 % : 0,80 ; 2,07
L'objectif de l'étude RE-SONATE était d'évaluer la supériorité du dabigatran étexilate vs placebo dans la prévention des récidives de TVP et/ou d'EP symptomatiques chez des patients ayant déjà reçu pendant 6 à 18 mois un traitement par les AVK. Le traitement programmé était 150 mg de dabigatra
étexilate deux fois par jour pendant six mois sans nécessité d'une surveillance.
L'étude RE-SONATE démontre la supériorité du dabigatran étexilate par rapport au placebo dans la prévention des récidives de TVP/EP symptomatiques incluant les décès inexpliqués, avec une réduction du risque de 5,6 % à 0,4 % (réduction du risque relatif de 92 %) pendant la période de traitement (p < 0.0001). Toutes les analyses secondaires et les analyses de sensibilité du critère principal et de tous les critères secondaires ont montré la supériorité du dabigatran étexilate par rapport au placebo.
L'étude a inclus un suivi observationnel de 12 mois après la fin de la période de traitement. L'effet du médicament étudié s'est prolongé après l'arrêt du traitement, et ce jusqu'à la fin de la phase de suivi, indiquant un maintien de l'effet initial d'un traitement par dabigatran étexilate. Aucun effet rebond n'a été observé. À la fin du suivi, les fréquences de survenue des ETEV étaient de 6,9 % chez les patients traités par le dabigatran étexilate et de 10,7 % dans le groupe placebo (risque relatif 0,61 [IC à 95 % : 0,42 à 0,88] ; p = 0,0082).
Données 8 : Analyse des critères principaux et secondaires d'efficacité (les ETEV ont constitué un critère composite de la TVP et/ou de l'EP) jusqu'à la fin de la période post-traitement de l'étude RE-SONATE.
- Dabigatran étexilate 150 mg deux fois par jour
. Patients traités : 681
. Récidives d'ETEV symptomatiques et mortalité associée : 3 (0,4 %)
. Risque relatif vs placebo (intervalle de confiance à 95 %) : 0,08 (0,02 ; 0,25)
. Valeur de p pour la supériorité : < 0,0001
Critères secondaires d'efficacité
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toute cause : 3 (0,4 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,09 ; 1,28
. TVP symptomatique : 2 (0,3 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,04 ; 1,06
. EP symptomatique : 1 (0,1 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,82
. Décès liés à des ETEV : 0 (0) 0 (0)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,54
. Décès inexpliqués : 0 (0) 2
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,54
. Mortalité toute cause : 0 (0)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,54
- Placebo
. Patients traités : 662
. Récidives d'ETEV symptomatiques et mortalité associée : 37 (5,6 %)
. Risque relatif vs placebo (intervalle de confiance à 95 %) : -
. Valeur de p pour la supériorité : -
Critères secondaires d'efficacité
. Récidives d'ETEV symptomatiques et décès toute cause : 37 (5,6 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 3,97 ; 7,62
. TVP symptomatique :23 (3,5 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 2,21 ; 5,17
. EP symptomatique : 14 (2,1 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 1,16 ; 3,52
. Décès liés à des ETEV : 0 (0) 0 (0)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,00 ; 0,56
. Décès inexpliqués : 2 (0,3 %)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,04 ; 1,09
. Mortalité toute cause : 2 (0,3%)
. Intervalle de confiance à 95 % : 0,04 ; 1,09
* Essais cliniques dans la prévention des événements thromboemboliques chez des patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques
Un essai de phase II a étudié le dabigatran étexilate et la warfarine chez un total de 252 patients ayant récemment bénéficié d'une chirurgie pour prothèse valvulaire cardiaque mécanique (c'est-à-dire pendant leur hospitalisation) et chez des patients ayant bénéficié d'une chirurgie pour prothèse valvulaire cardiaque mécanique datant de plus de 3 mois. Un nombre plus important d'événements thromboemboliques (principalement des AVC et des thromboses symptomatiques ou asymptomatiques de prothèse valvulaire) et d'événements hémorragiques ont été observés avec le dabigatran étexilate par rapport à la warfarine. Chez les patients en période post-opératoire récente, les saignements majeurs se sont essentiellement manifestés sous forme d'un épanchement péricardique
hémorragique, notamment chez ceux ayant débuté le dabigatran étexilate tôt (c'est-à-dire au 3ème jour) après la chirurgie pour prothèse valvulaire cardiaque (Cf. rubrique "Contre-indications").
* Population pédiatrique
- Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes présentant une FANV associée à un ou plusieurs facteurs de risque
L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec ce médicament dans l'indication de prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients présentant une FANV (Cf. rubrique "Posologie" pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
- Traitement des ETEV et prévention des récidives d'ETEV chez les patients pédiatriques
L'objectif de l'étude DIVERSITY était de démontrer l'efficacité et la sécurité du dabigatran étexilate, en comparaison au traitement de référence, dans le traitement des ETEV chez des patients pédiatriques âgés de moins de 18 ans. Il s'agissait d'une étude de non-infériorité randomisée, en ouvert, en groupes parallèles. Les patients inclus ont été randomisés selon un rapport de 2:1 pour recevoir soit une formulation adaptée à leur âge (gélules, granulés enrobés ou solution buvable) de dabigatran étexilate (dose ajustée en fonction de l'âge et du poids), soit le traitement de référence, à savoir des héparines de bas poids moléculaire (HBPM), des antagonistes de la vitamine K (AVK) ou du fondaparinux (1 patient âgé de 12 ans). Le critère d'évaluation principal était un critère composite comprenant la résolution complète de la thrombose, l'absence de récidive de l'ETEV et l'absence de décès lié à un ETEV. Les critères d'exclusion incluaient la présence d'une méningite active, d'une encéphalite ou d'un abcès intracrânien.
Au total, 267 patients ont été randomisés. Parmi eux, 176 patients ont reçu le dabigatran étexilate et 90 patients le traitement de référence (1 des patients randomisés n'a pas été traité). Cent soixante-huit patients étaient âgés de 12 à moins de 18 ans, 64 patients étaient âgés de 2 à moins de 12 ans et 35 patients avaient moins de 2 ans.
Parmi les 267 patients randomisés, 81 (45,8 %) du groupe dabigatran étexilate et 38 (42,2 %) du groupe traitement de référence ont satisfait le critère d'évaluation principal composite (résolution complète de la thrombose, absence de récidive de l'ETEV et absence de décès lié à un ETEV). La différence de taux correspondante a démontré la non-infériorité du dabigatran étexilate par rapport au traitement de référence. Par ailleurs, les résultats ont généralement été cohérents entre les sousgroupes : aucune différence significative n'a été observée en matière d'effet thérapeutique dans les sous-groupes d'âge, de sexe, de région et de présence de certains facteurs de risque. Pour les 3 strates d'âge, les proportions de patients ayant satisfait le critère d'efficacité principal dans les groupes dabigatran étexilate et traitement de référence étaient respectivement de 13/22 (59,1 %) et 7/13 (53,8 %) chez les patients âgés de < 2 ans, de 21/43 (48,8 %) et 12/21 (57,1 %) chez les patients âgés de 2 à < 12 ans, et de 47/112 (42,0 %) et 19/56 (33,9 %) chez les patients âgés de 12 à < 18 ans. Des événements hémorragiques majeurs confirmés ont été signalés chez 4 patients (2,3 %) du groupe dabigatran étexilate et chez 2 patients (2,2 %) du groupe traitement de référence. Aucune différence statistiquement significative n'a été observée en matière de délai de survenue du premier événement hémorragique majeur. Trente-huit patients (21,6 %) du groupe dabigatran étexilate et 22 patients (24,4 %) du groupe traitement de référence ont présenté un événement hémorragique confirmé, le plus souvent jugé mineur. Le critère composite d'événement hémorragique majeur (EHM) confirmé ou de saignement non majeur cliniquement pertinent (au cours du traitement) a été rapporté chez 6 patients (3,4 %) du groupe dabigatran étexilate et chez 3 patients (3,3 %) du groupe traitement de référence.
Une étude de cohortes prospective de sécurité de phase III multicentrique, en ouvert, à un seul groupe (étude 1160.108) a été menée pour évaluer la sécurité du dabigatran étexilate dans la prévention des récidives d'ETEV chez des patients pédiatriques âgés de moins de 18 ans. Les patients dont l'état nécessitait un traitement anticoagulant supplémentaire en raison de la présence d'un facteur de risque clinique après la fin du premier traitement de l'ETEV confirmé (de 3 mois minimum) ou après la fin de l'étude DIVERSITY pouvaient être inclus dans l'étude. Les patients éligibles ont reçu une formulation de dabigatran étexilate adaptée à leur âge (gélules, granulés enrobés ou solution buvable) à des doses ajustées en fonction de leur âge et de leur poids jusqu'à la disparition du facteur de risque clinique ou pendant 12 mois maximum. Les critères principaux de l'étude étaient la récidive de l'ETEV, les événements hémorragiques majeurs et mineurs, et la mortalité (générale et liée à des événements thrombotiques ou thromboemboliques) à 6 et 12 mois. Les événements constituant des critères d'évaluation étaient confirmés en aveugle par un comité de validation indépendant.
Au total, 214 patients ont été inclus dans l'étude. Parmi eux, 162 appartenaient à la strate d'âge 1 (de
12 à moins de 18 ans), 43 à la strate d'âge 2 (de 2 à moins de 12 ans) et 9 à la strate d'âge 3 (moins de 2 ans). Pendant la période de traitement, 3 patients (1,4 %) ont présenté une récidive d'ETEV confirmée par le comité de validation dans les 12 mois suivant le début du traitement. Des événements hémorragiques confirmés par le comité de validation ont été observés chez 48 patients (22,5 %) au cours des 12 premiers mois de la période de traitement. La majorité des événements hémorragiques étaient mineurs. Trois patients (1,4 %) ont présenté un événement hémorragique majeur confirmé par le comité de validation au cours des 12 premiers mois de traitement. Trois patients (1,4 %) ont présenté un saignement non majeur cliniquement pertinent confirmé par le comité de validation au cours des 12 premiers mois de traitement. Aucun décès n'est survenu pendant la période de traitement. Pendant les 12 premiers mois de la période de traitement, 3 patients (1,4 %) ont développé un syndrome post-thrombotique (SPT) ou ont présenté une aggravation de SPT.