CILOXADEX 3MG/1MG/ML SUSP AURIC
CILOXADEX 3 MG/1 MG PAR ML, SUSPENSION POUR INSTILLATION AURICULAIRE
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Historique des références officielles
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Cette monographie a été revue le : 28/07/2014
Classifications
  • Classe(s) pharmacothérapeutique(s) :
  • ASSOCIATION
  • ANTIBIOTIQUE ANTIBACTERIEN
  • ANTIBACTERIEN VOIE LOCALE
  • GLUCOCORTICOIDE
  • MEDICAMENT OTOLOGIQUE
  • Classe(s) ATC (source Thériaque d'après l'OMS) :
  • ORGANES SENSORIELS : S
  • MEDICAMENTS OTOLOGIQUES : S02
  • CORTICOIDES ET ANTIINFECTIEUX EN ASSOCIATION : S02C
  • CORTICOIDE ET ANTIINFECTIEUX EN ASSOCIATION : S02CA
  • DEXAMETHASONE ET ANTIINFECTIEUX : S02CA06
Aucune DDD attribuée

Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : MEDICAMENTS OTOLOGIQUES, CORTICOIDES ET ANTI-INFECTIEUX EN ASSOCIATION.

Code ATC : S02CA06

* Mécanisme d'action

Cette suspension auriculaire contient une fluoroquinolone, la ciprofloxacine, agissant comme antibactérien. L'action bactéricide de la ciprofloxacine résulte de l'inhibition de la topo-isomérase de type II (ADN gyrase) et de la topo-isomérase IV, nécessaires à la réplication, la transcription, la reconstruction et la recombinaison de l'ADN bactérien.

Le mécanisme d'action de la dexaméthasone (corticoïde) n'est pas totalement compris. Toutefois, il est connu que les corticoïdes se fixent à des récepteurs présents dans le cytoplasme, qu'il y ait une translocation nucléaire, puis une interférence sur la transcription de gènes cibles. Les corticoïdes stimulent la transcription des protéines anti-inflammatoires et inhibent l'expression de nombreux gènes inflammatoires. La dexaméthasone a une activité anti-inflammatoire 25 fois plus puissante que l'hydrocortisone.


* Mécanisme de résistance

La résistance in vitro à la ciprofloxacine peut se développer par mutations successives entrainant des modifications des sites cibles de la ciprofloxacine sur l'ADN gyrase et sur la topo-isomérase IV. Le degré de résistance croisée entre la ciprofloxacine et les autres fluoroquinolones est variable. Les mutations uniques ne donnent pas lieu à une résistance clinique, mais les mutations multiples aboutissent généralement à une résistance clinique à plusieurs voire à toutes les substances actives de cette classe thérapeutique.

Les mécanismes de résistance par imperméabilité membranaire et/ou efflux actif peuvent avoir des effets variables sur la sensibilité bactérienne aux fluoroquinolones en fonction de leurs propriétés physicochimiques et en fonction de l'affinité des systèmes de transport pour les différents antibiotiques de cette classe thérapeutique. Tous les mécanismes de résistance in vitro sont fréquemment observés dans les isolats cliniques. La résistance aux autres familles d'antibiotiques par des mécanismes comme ceux affectant la perméabilité membranaire (fréquents avec Pseudomonas aeruginosa) et les mécanismes d'efflux, peuvent altérer la sensibilité des bactéries à la ciprofloxacine.

Une résistance plasmidique codée par les gènes qnr a été observée.
Référence(s) officielle(s):   Ampliation AMM française 14/12/2012  

Agent étiologique / Spectre antiinfectieux

Actuellement, les concentrations critiques de la concentration minimale inhibitrice (CMI) telles qu'établies par l'European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing (EUCAST), prennent en compte les concentrations médicamenteuses atteignables au niveau systémique après l'administration orale ou intraveineuse de l'antibiotique. Ces concentrations critiques de Sensibilité/Résistance (S/R en mg/L) sont utilisées quotidiennement dans la pratique des laboratoires pour déterminer l'efficacité clinique. Cependant lorsque la ciprofloxacine est administrée par voie auriculaire, des concentrations plus élevées peuvent être atteintes dans l'oreille et l'activité du médicament peut être influencée par les caractéristiques physico-chimiques locales. Les concentrations critiques de l'EUCAST ne sont pas appropriées pour les antibiotiques topiques, mais les recommandations suivantes peuvent tout de même être suivies de manière générale.


Concentrations critiques S/R recommandées par l'EUCAST pour la ciprofloxacine (version 2.0-2012.01.01)

- Microorganismes : Staphylococcus spp.
. Sensibilité (S) : S < ou = 1 mg/L
. Résistance (R) : R > ou = 1 mg/L

- Microorganismes : Streptococcus pneumoniae
. Sensibilité (S) : S < ou = 0,12 mg/L
. Résistance (R) : R > ou = 2 mg/L

- Microorganismes : Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis
. Sensibilité (S) : S < ou = 0,5 mg/L
. Résistance (R) : R > ou = 0,5 mg/L

- Microorganismes : Pseudomonas aeruginosa
. Sensibilité (S) : S < ou = 0,5 mg/L
. Résistance (R) : R > ou = 1 mg/L

La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces ; il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Si nécessaire, il est souhaitable d'obtenir un avis spécialisé lorsque l'intérêt du médicament dans certains types d'infections peut être mis en cause du fait du niveau de la prévalence de la résistance locale.



Espèce(s) habituellement sensible(s)
CMI : MG/L
Bactérie(s)Résistance
Bactérie(s) gram positif aérobie(s) :
STAPHYLOCOCCUS AUREUS METI-S
STREPTOCOCCUS PNEUMONIAE
Bactérie(s) gram négatif aérobie(s) :
MORAXELLA (BRANHAMELLA) CATARRHALIS
PSEUDOMONAS AERUGINOSA
HAEMOPHILUS INFLUENZAE
* Otorrhées sur aérateurs trans-tympaniques

- Espèces habituellement sensibles
. Aérobies à Gram positif :
Staphylococcus aureus (sensible à la méticilline)
Streptococcus pneumoniae

- Aérobies à Gram négatif :
. Haemophilus influenzae
. Moraxella catarrhalis
. Pseudomonas aeruginosa


* Otites aiguës externes

- Espèces habituellement sensibles
. Aérobies à Gram positif : staphylococcus aureus (sensible à la méticilline)
. Aérobies à Gram négatif : pseudomonas aeruginosa


Les informations sus-mentionnées sont basées sur des études relatives à la surveillance microbiologique réalisées sur plusieurs sites européens et sur des données obtenues lors d'études cliniques effectuées aux Etats-Unis et au Canada.
Espèce(s) inconstamment sensible(s)
Bactérie(s)Résistance
Bactérie(s) gram positif aérobie(s) :
STAPHYLOCOCCUS AUREUS METI-R
* Otorrhées sur aérateurs trans-tympaniques

- Espèces inconstamment sensibles : résistance acquise > 10%
Aérobies à Gram positif : staphylococcus aureus (résistant à la méticilline)


* Otites aiguës externes

- Espèces inconstamment sensibles : résistance acquise > 10%
. Aérobies à Gram positif : staphylococcus aureus (résistant à la méticilline)


Les informations sus-mentionnées sont basées sur des études relatives à la surveillance microbiologique réalisées sur plusieurs sites européens et sur des données obtenues lors d'études cliniques effectuées aux Etats-Unis et au Canada.

Référence(s) officielle(s):   Ampliation AMM française 14/12/2012


Propriétés pharmacocinétiques
-> Ciprofloxacine

* Absorption

Chez des patients pédiatriques ayant reçu localement dans l'oreille une dose de cette suspension pour instillation auriculaire, les taux de ciprofloxacine dans le sang sont très bas. Après 4 gouttes dans chaque oreille (équivalent à 0,84 mg de ciprofloxacine au total), les concentrations maximales de ciprofloxacine (Cmax) sont atteintes dans l'heure qui suit, et sont comprises entre moins de 0,50 ng/mL à 3,45 ng/mL avec une Cmax moyenne de 1,33 ng/mL. Puis ces quantités sont éliminées avec une demi-vie d'environ 3 heures, de façon comparable aux sujets adultes recevant des doses administrées par voie orale.


* Distribution

Les études sur la distribution tissulaire réalisées sur des animaux montrent que la ciprofloxacine se répartit dans la majorité des organes et tissus. Les concentrations les plus élevées se retrouvent généralement dans le foie et les reins. Le cerveau, la graisse et les os présentent des concentrations faibles. Une augmentation de la dose entraîne une élévation proportionnelle des concentrations dans les tissus.

La distribution et l'élimination de la radioactivité sont identiques après une ou plusieurs doses. La ciprofloxacine est faiblement liée aux protéines plasmatiques. Chez les rats et les singes, la liaison varie de 20 à 40 % et est constante dans une gamme de concentrations allant de 0,02 à 2,0 microgrammes/mL.

La ciprofloxacine se retrouve dans le lait maternel des rates. La radioactivité présente dans le lait est principalement liée à la molécule-mère inchangée. Chez les rates gestantes recevant la ciprofloxacine marquée au 14C, la radioactivité se retrouve chez le fœtus, mais à des taux inférieurs à ceux observés dans le plasma maternel.


* Biotransformation

Le métabolisme de la ciprofloxacine est identique chez les rats, les singes et l'Homme. La ciprofloxacine est faiblement métabolisée et est éliminée principalement sous forme inchangée dans les urines. Le métabolisme donne des métabolites dont l'activité microbiologique est beaucoup moins importante que celle de la molécule-mère. Lors d'études in vitro réalisées sur des microsomes de foie humain et de rat, la ciprofloxacine empêche toute biotransformation des CYP1A et CYP3A du cytochrome P450. Des interactions médicamenteuses ont été montrées pour certains médicaments spécifiques pris concomitamment avec la ciprofloxacine administrée par voies intraveineuse et orale. Certaines de ces interactions ont été associées à la capacité de la ciprofloxacine à inhiber la biotransformation par les CYP1A et CYP3A du cytochrome P450.


* Elimination

La ciprofloxacine est excrétée par voie urinaire, fécale ou biliaire. Chez les rats, suite à une dose administrée par voie intraveineuse, 51 % est retrouvé dans les urines et 47 % dans les matières fécales. Chez les singes et l'Homme, l'excrétion urinaire est la principale voie d'élimination. Il n'a pas été relevé de circulation entérohépatique significative chez le rat.


* Population pédiatrique

Suite à l'administration unique, bilatérale, de 4 gouttes par oreille (8 gouttes par administration) de ce médicament chez 25 patients pédiatriques, la concentration plasmatique moyenne de ciprofloxacine Cmax était de 1,33 +/- 0,96 ng/ml. Puis les concentrations de ciprofloxacine ont diminué et n'étaient plus quantifiables (< 0,50 ng/ml) chez 21 patients, 6 heures après la première dose, indiquant une faible exposition systémique. La C max moyenne de ciprofloxacine (1,33 ng/ml) était environ 570 fois moins élevée que la C max moyenne de 760 ng/ml observée chez des sujets adultes après administration thérapeutique de 250 mg de ciprofloxacine par voie orale. Le t1/2 moyen de la ciprofloxacine était d'environ 3 heures et était similaire à celui observé chez les sujets adultes après administration orale. L'exposition systémique à la ciprofloxacine observée au cours d'études cliniques après administration auriculaire de ce médicament représente un maximum chez les patients pédiatriques atteints d'otites sur aérateurs trans-tympaniques, en raison de la présence d'aérateurs trans-tympaniques sans otorrhée. L'exposition systémique à la ciprofloxacine chez les patients atteints d'otites aiguës externes après administration auriculaire de ce médicament ne serait pas aussi importante que celle observée chez les patients pédiatriques munis d'aérateurs trans-tympaniques, en raison d'une biodisponibilité inférieure des médicaments topiques à travers une membrane tympanique intacte.


-> Dexaméthasone

* Absorption

Chez les patients pédiatriques ayant reçu localement dans l'oreille une dose de cette suspension pour instillation auriculaire, les taux de dexaméthasone dans le sang sont très bas. Après 4 gouttes dans chaque oreille (équivalent à 0,28 mg de dexaméthasone au total), les concentrations maximales de dexaméthasone (Cmax) sont atteintes dans l'heure qui suit, avec une Cmax moyenne de 0,09 ng/mL. Puis ces quantités sont éliminées avec une demi-vie d'environ 4 heures, de façon comparable aux sujets adultes recevant des doses administrées par voie orale.


* Distribution

Le volume moyen de distribution chez l'Homme variait entre 0,576 et 1,15 litres/kg. Chez les animaux, les corticoïdes se distribuent dans les muscles, le foie, la peau, les intestins et les reins. Chez les rates gestantes, la dexaméthasone s'est retrouvée dans le placenta, mais les taux plasmatiques fœtaux n'ont pas dépassé les taux maternels. On a également retrouvé des traces de dexaméthasone dans le lait maternel, mais en très faible quantité. La liaison à l'albumine sérique varie approximativement de 77 à 84 %.


* Biotransformation

La principale voie d'élimination de la dexaméthasone est le métabolisme hépatique. Chez l'Homme, près de 60 % de la dose administrée se retrouve dans les urines sous forme de 6-bêta hydroxydexaméthasone, avec de la 6-(bêta)-hydroxy-20-dihydrodexamethasone également identifiée comme métabolite urinaire important.
La dexaméthasone mère n'est pas retrouvée dans les urines. Le principal isoenzyme du cytochrome P450 responsable de la biotransformation de la dexaméthasone est le CYP3A4. Chez l'Homme, l'élimination de la dexaméthasone varie entre 0,111 et 0,225 litres/h/kg. La demi-vie d'élimination varie environ de 3 à 4,7 heures chez l'Homme. Le métabolisme de la dexaméthasone est induit par des anticonvulsivants et est inhibé par l'isoniazide et par l'itraconazole, puissant inhibiteur du CYP3A4 P450.


* Population pédiatrique

Suite à l'administration unique, bilatérale, de 4 gouttes par oreille (8 gouttes par administration) de ce médicament chez 24 patients pédiatriques, la concentration plasmatique moyenne de dexaméthasone Cmax était de 0,90 +/- 1,04 ng/ml. Puis, les concentrations de dexaméthasone ont diminué et n'étaient plus quantifiables (<0,05 ng/ml) chez 10 patients, 6 heures après la première dose, indiquant une faible exposition systémique. La Cmax moyenne de dexaméthasone (0,90 ng/ml) était environ 8,8 fois moins élevée que la Cmax moyenne de 7,9 ng/ml observée chez des sujets adultes après administration d'une dose 0,5 mg de dexaméthasone par voie orale. Le t1/2 moyen de la dexaméthasone était d'environ 4 heures et était similaire à celui observé chez les sujets adultes après administration orale. L'exposition systémique à la dexaméthasone observée au cours d'études cliniques après administration auriculaire de ce médicament représente un maximum chez les patients pédiatriques atteints d'otites sur aérateurs trans-tympaniques, en raison de la présence des aérateurs trans-tympaniques sans otorrhée. L'exposition systémique à la dexaméthasone chez les patients atteints d'otites aiguës externes après administration auriculaire de ce médicament ne serait pas aussi importante que celle observée chez les patients pédiatriques munis d'aérateurs trans-tympaniques, en raison d'une biodisponibilité inférieure des médicaments topiques à travers une membrane tympanique intacte.
Référence(s) officielle(s):   Ampliation AMM française 14/12/2012  

Sécurité préclinique
Les données non cliniques issues des études conventionnelles de toxicologie en administration répétée, n'ont pas révélé de risque particulier pour l'Homme.
Aucune preuve n'atteste que l'administration auriculaire de ce médicament a des effets sur les articulations, bien qu'une administration orale de certaines quinolones ait provoqué une arthropathie chez les animaux immatures.
Les cobayes ayant reçu une instillation auriculaire de ce médicament dans l'oreille moyenne pendant un mois, n'ont montré aucune modification structurelle ou fonctionnelle des cellules cochléaires liée au médicament, ni aucune lésion des osselets.


* Potentiel mutagène et carcinogène

Les données disponibles émanant de tests de toxicologie génétique sur la ciprofloxacine et la dexaméthasone n'ont montré aucun potentiel mutagène biologiquement significatif suite à une administration auriculaire de ce médicament.
Aucune étude menée sur le long terme n'a permis d'évaluer le potentiel carcinogène de ce médicament.


* Toxicité des fonctions de reproduction

Les études topiques dermiques menées chez l'animal ont montré des effets sur les organes reproducteurs masculins, suite à l'administration sur le long terme de dexaméthasone à des doses beaucoup plus élevées que celles résultant de l'administration de ce médicament en suspension auriculaire. Les études sur les fonctions de reproduction réalisées chez des rats et des souris à des doses jusqu'à six fois supérieures à celles administrées quotidiennement à l'Homme par voie orale, n'ont pas montré d'atteinte de la fertilité, ni d'atteinte chez le fœtus due à la ciprofloxacine.

Après administration intraveineuse de doses allant jusqu'à 20 mg/kg, aucune toxicité maternelle n'a été observée chez le lapin, ni embryotoxicité ou tératogénicité. Les corticoïdes sont généralement tératogènes chez les animaux de laboratoires lorsqu'ils sont administrés de façon systémique à des doses relativement faibles.
Référence(s) officielle(s):   Ampliation AMM française 14/12/2012  

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