ZYDELIG 100MG CPR
ZYDELIG 100 MG, COMPRIME PELLICULE
Fiche(s) d'identité interopérable
Historique des références officielles
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Cette monographie a été revue le : 29/12/2022
Classifications
  • Classe(s) pharmacothérapeutique(s) :
  • INHIBITEUR PI-3 KINASE
  • CYTOTOXIQUE DIVERS
  • CYTOTOXIQUE
  • Classe(s) ATC (source Thériaque d'après l'OMS) :
  • ANTINEOPLASIQUES ET IMMUNOMODULATEURS : L
  • ANTINEOPLASIQUES : L01
  • INHIBITEURS DES PROTEINES KINASES : L01E
  • INHIBITEURS DE LA PHOSPHATIDYLINOSITOL-3-KINASE (Pi3K) : L01EM
  • IDELALISIB : L01EM01
  • Dose journalière usuelle DDD (source Thériaque d'après l'OMS) :
  • Voie : ORALE - Dose : 00,3000 G
  • Classe(s) EphMRA (source Club InterPharmaceutique) :
  • ANTINEOPLASIQUES ET IMMUNOMODULATEURS : L
  • ANTINEOPLASIQUES : L01
  • ANTINEOPLASIQUES INHIBITEURS DE PROTEINE KINASE : L01H

Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques, autres agents antinéoplasiques, Code ATC : L01EM01


* Mécanisme d'action

L'idelalisib inhibe la phosphatidylinositol 3-kinase p110 delta (PI3K delta), qui est hyperactive dans les tumeurs malignes à cellules B et joue un rôle majeur dans de multiples voies de signalisation à l'origine de la prolifération, la survie, la migration et la rétention des cellules tumorales dans les tissus lymphoïdes et la moelle osseuse. L'idelalisib est un inhibiteur sélectif de la fixation de l'adénosine-5'-triphosphate (ATP) sur le domaine catalytique de la PI3K delta, ce qui entraîne une inhibition de la phosphorylation du phosphatidylinositol, un messager secondaire lipidique essentiel, et empêche la phosphorylation de l'Akt (protéine kinase B).

L'idelalisib induit l'apoptose et inhibe la prolifération des lignées cellulaires issues des lymphocytes B tumoraux et des cellules tumorales primitives. Grâce à l'inhibition de la signalisation induite par les chimiokines CXCL12 et CXCL13 via respectivement les récepteurs de chimiokines CXCR4 et CXCR5, l'idelalisib inhibe la migration et la rétention des lymphocytes B tumoraux au sein du micro-environnement tumoral, y compris les tissus lymphoïdes et la moelle osseuse.

Les études cliniques n'ont pas identifié de rationnel mécanistique en lien avec le développement d'une résistance au traitement par idelalisib. Aucune investigation complémentaire dans ce domaine n'est planifiée dans le cadre des études actuelles portant sur les hémopathies malignes B.


* Effets pharmacodynamiques

- Électrocardiographiques
Les effets de l'idelalisib (150 mg et 400 mg) sur l'intervalle QT/QTc ont été évalués dans le cadre d'une étude croisée contrôlée contre placebo et contre comparateur actif (moxifloxacine 400 mg) menée chez 40 sujets sains. À une dose correspondant à 2,7 fois la dose maximale recommandée, l'idelalisib n'a pas entraîné d'allongement de l'intervalle QT/QTc (c.-à-d., < 10 ms).

- Lymphocytose
Après l'instauration de l'idelalisib, une augmentation temporaire de la numération des lymphocytes (c.-à-d. augmentation > ou = 50 % par rapport aux valeurs initiales et numération des lymphocytes supérieure à 5 000/microl) a été observée. Ce phénomène se produit chez environ deux tiers des patients atteints de LLC recevant l'idelalisib en monothérapie et un quart des patients atteints de LLC recevant un traitement par idelalisib en association. La lymphocytose isolée apparaît généralement lors des 2 premières semaines du traitement par idelalisib, et est souvent associée à une diminution de la lymphadénopathie. Cette lymphocytose observée est un effet pharmacodynamique et ne doit pas être considérée comme une progression de la maladie en l'absence d'autres manifestations cliniques.


* Efficacité clinique dans la leucémie lymphoïde chronique

- Idelalisib en association à une immunothérapie
L'étude 312-0116 était une étude de phase 3, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, menée chez 220 sujets atteints de LLC déjà traitée précédemment ayant besoin d'un traitement mais chez lesquels la chimiothérapie cytotoxique était considérée comme non appropriée. Les sujets ont été randomisés selon un ratio de 1:1 pour recevoir 8 cycles de rituximab (premier cycle à 375 mg/m2 de surface corporelle, cycles suivants à 500 mg/m2 de surface corporelle) en association à un placebo oral pris deux fois par jour ou avec l'idelalisib 150 mg pris deux fois par jour jusqu'à progression de la maladie ou apparition d'une toxicité inacceptable.

L'âge médian était de 71 ans (intervalle : 47 à 92 ans), 78,2 % des sujets étant âgés de plus de 65 ans ; 65,5 % étaient de sexe masculin et 90,0 % étaient caucasiens ; 64,1 % avaient un stade III ou IV selon la classification de Rai et 55,9 % un stade C selon la classification de Binet. Des facteurs pronostiques cytogénétiques défavorables étaient présents chez la plupart des sujets : 43,2 % présentaient une délétion chromosomique 17p et/ou une mutation de la protéine suppresseur de tumeur 53 (TP53) et 83,6 % une IGHV (région variable de la chaîne lourde des immunoglobulines) non mutée. Le délai médian entre le diagnostic de LLC et la randomisation était de 8,5 ans. Les sujets avaient un score CIRS médian de 8 (Cumulative Illness Rating Scale). Le nombre médian de traitements antérieurs était de 3,0. Presque tous les sujets (95,9 %) avaient reçu antérieurement des anticorps monoclonaux anti-CD20. Le critère d'évaluation principal était la survie sans progression (SSP). Les résultats d'efficacité sont résumés ci-dessous. La figure 1 représente la courbe de Kaplan-Meier correspondant à la SSP.

En comparaison au traitement par rituximab + placebo, le traitement par idelalisib + rituximab a entraîné des améliorations statistiquement et cliniquement significatives du bien-être physique, social et fonctionnel, ainsi que des scores aux sous-échelles spécifiques à la leucémie du questionnaire FACT–LEU (Functional Assessment of Cancer Therapy: Leukaemia), et des améliorations statistiquement et cliniquement significatives de l'anxiété, de la dépression et d'activités courantes mesurées par le questionnaire EQ–5D (EuroQoL–5 Dimensions).

Résultats d'efficacité issus de l'étude 312-0116

Résultats d'efficacité de l'étude 312-0116

- Idélalisib + R (n = 110 )

SSP
. Médiane (mois) (IC à 95 %) : 19,4 (12,3 ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,15 (0,009 ; 0,25)
. Valeur : p < 0,0001

TRG (*)
. (IC à 95 %) : 92 (83,6%) (75,4 ; 90,0)
. Odds ratio (IC à 95 %) : 27,76 (13,40 ; 57,49)
. Valeur : p < 0,0001

Taux de réponse ganglionnaire (**)
. n/N (%) (IC à 95 %) : 102/106 (96,2%) (90,6 ; 99,0)
. Odds ratio (IC à 95%) : 225,83 (65,56 ; 777,94)
. Valeur de p : < 0,0001

SG (^)
. Médiane (mois) (IC à 95%) : NA (NA ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,34 (0,19 ; 0,60)
. Valeur p : 0,0001

- Placebo + R (n = 110)

SSP
. Médiane (mois) (IC à 95 %) : 6,5 (4,0 ; 7,3)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,15 (0,09 ; 0,25)
. Valeur : p < 0,0001

TRG (*)
. (IC à 95 %) : 17 (15,5%) (9,3 ; 23,6)
. Odds ratio (IC à 95 %) : 27,76 (13,40 ; 57,49)
. Valeur : p < 0,0001

Taux de réponse ganglionnaire (**)
. n/N (%) (IC à 95 %) : 7/104 (6,7%) (2,7 ; 13,4)
. Odds ratio (IC à 95%) : 225,83 (65,56 ; 777,94)
. Valeur de p : < 0,0001

SG (^)
. Médiane (mois) (IC à 95%) : 20,8 (14,8 ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,34 (0,19 ; 0,60)
. Valeur p : 0,0001

IC : intervalle de confiance ; R : rituximab ; n : nombre de sujets répondeurs ; N : nombre de sujets par groupe ; NA : non atteint. Les analyses de la SSP, du taux de réponse globale (TRG) et du taux de réponse ganglionnaire s'appuyaient sur l'évaluation réalisée par un comité indépendant de revue.
(*) Le TRG est défini comme la proportion de sujets ayant obtenu une réponse complète (RC) ou une réponse partielle (RP) selon les critères de réponse du NCCN (National Comprehensive Cancer Network) établis en 2013 et selon les critères de Cheson (2012).
(**) Le taux de réponse ganglionnaire est défini comme la proportion de sujets ayant présenté une diminution > ou = 50 % de la somme des produits des diamètres perpendiculaires les plus longs des lésions de référence. Seuls les sujets pour lesquels l'évaluation de départ et au moins 1 évaluation exploitable ultérieure étaient disponibles, ont été inclus dans cette analyse.
(^) L'analyse de la survie globale (SG) inclut les données provenant des sujets ayant reçu le placebo + R au cours de l'étude 312-0116 et ayant ensuite reçu l'idelalisib dans le cadre d'une étude d'extension, sur la base d'une analyse en intention de traiter.

Récapitulatif de la SSP et des taux de réponse dans les sous-groupes prédéfinis de l'étude 312-0116

- Idelalisib + R

Déletion 17p/ mutation TP53 : N = 46
. PFS médiane (mois) (IC à 95 %) : NA (12,3 ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,13 (0,07 ; 0,27)
. ORR (IC à 95%) : 84,8 % (71,1 ; 93,7)

IGHV exempte de mutation : N = 91
. PFS médiane (mois) (IC à 95 %) : 19,4 (13,9 ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,14 (0,08 ; 0,23)
. ORR (IC à 95%) : 82,4 % (73,0 ; 89,6)

Age > ou = 65 ans : N = 89
. PFS médiane (mois) (IC à 95 %) : 19,4 (12,3 ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,14 (0,08 ; 0,25)
. ORR (IC à 95%) : 84,3 % (75,0 ; 91,1)

- Placebo + R

Déletion 17p/ mutation TP53 : N = 49
. PFS médiane (mois) (IC à 95 %) : 4,0 (3,7 ; 5,7)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,13 (0,07 ; 0,27)
. ORR (IC à 95%) : 12,2 % (4,6 ; 24,8)

IGHV exempte de mutation : N = 93
. PFS médiane (mois) (IC à 95 %) : 5,6 (4,0 ; 7,2)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,14 (0,08 ; 0,23)
. ORR (IC à 95%) : 15,1 % (8,5 ; 24,0)

Age > ou = 65 ans : N = 83
. PFS médiane (mois) (IC à 95 %) : 5,7 (4,0 ; 7,3)
. Hazard ratio (IC à 95 %) : 0,14 (0,08 ; 0,25)
. ORR (IC à 95%) : 16,9 % (9,5 ; 26,7)

IC : intervalle de confiance ; R : rituximab ; N : nombre de sujets par groupe ; NA : non atteint

Figure 1 : Courbe de Kaplan-Meier de la PFS dans l'étude 312-0116 (population en intention de traiter) (Cf. RCP)

L'étude 101-08/99 a inclus 64 sujets atteints de LLC non préalablement traitée, dont 5 atteints de lymphome lymphocytique (LL). Les sujets ont reçu l'idelalisib 150 mg deux fois par jour et 375 mg/m2 de surface corporelle de rituximab par semaine (8 doses au total). Le TRG a été de 96,9 %, dont 12 RC (18,8 %) et 50 RP (78,1 %), incluant 3 RC et 6 RP chez des sujets présentant une délétion 17p et/ou une mutation TP53 et 2 RC et 34 RP chez des sujets exempts de mutation au niveau de l'IGHV. La durée de réponse (DR) médiane n'a pas été atteinte.


* Idelalisib en association à l'ofatumumab

L'étude 312-0119 était une étude de phase 3, randomisée, en ouvert, multicentrique, en groupes parallèles, menée chez 261 sujets atteints de LLC déjà traitée précédemment, présentant une lymphadénopathie mesurable, ayant besoin d'un traitement et dont la LLC a progressé moins de 24 mois après la fin du dernier traitement. Les sujets ont été randomisés selon un ratio de 2:1 pour recevoir 150 mg d'idelalisib deux fois par jour et 12 perfusions d'ofatumumab pendant 24 semaines ou uniquement 12 perfusions d'ofatumumab pendant 24 semaines. Lors de la première perfusion, l'ofatumumab a été administré à la dose de 300 mg, puis à la dose de 1 000 mg dans le groupe idelalisib + ofatumumab ou à la dose de 2 000 mg dans le groupe ofatumumab uniquement, 1 fois par semaine (7 doses au total), puis toutes les 4 semaines (4 doses au total). L'idelalisib a été pris jusqu'à progression de la maladie ou apparition d'une toxicité inacceptable.

L'âge médian était de 68 ans (intervalle : 61 à 74 ans), 64,0 % des sujets étant âgés de plus de 65 ans ; 71,3 % étaient de sexe masculin et 84,3 % étaient caucasiens ; 63,6 % avaient un stade III ou IV selon la classification de Rai et 58,2 % un stade C selon la classification de Binet. Des facteurs pronostiques cytogénétiques défavorables étaient présents chez la plupart des sujets : 39,5 % présentaient une délétion chromosomique 17p et/ou une mutation TP53 et 78,5 % une IGHV non mutée. Le délai médian depuis le diagnostic était de 7,7 ans. Les sujets avaient un score CIRS médian de 4. Le nombre médian de traitements antérieurs était de 3,0. Le critère d'évaluation principal était la SSP. Les résultats d'efficacité sont résumés ci-dessous. La figure 2 représente la courbe de Kaplan-Meier correspondant à la SSP.

Résultats d'efficacité issus de l'étude 312-0119

- SSP
. Médiane (mois) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 16,3 (13,6 ; 17,8)
.. Ofatumumab (N = 87) : 8,0 (5,7 ; 8,2)
. Hazard ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 0,27 (0,19 ; 0,39)
.. Ofatumumab (N = 87) : 0,27 (0,19 ; 0,39)
. Valeur de p
.. Idelalisib + O (N = 174) : < 0,0001
.. Ofatumumab (N = 87) : < 0,0001

- TRG (*)
. n (%) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 131 (75,3 %) (68,2 ; 81,5)
.. Ofatumumab (N = 87) : 16 (18,4 %) (10,9 ; 28,1)
. Odds ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 15,94 (7,8 ; 32,58)
.. Ofatumumab (N = 87) : 15,94 (7,8 ; 32,58)
. Valeur de p
.. Idelalisib + O (N = 174) : < 0,0001
.. Ofatumumab (N = 87) : < 0,0001

- Taux de réponse ganglionnaire (**)
. n/N (%) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 153/164 (93,3 %) (88,3 ; 96,6)
.. Ofatumumab (N = 87) : 4/81 (4,9 %) (1,4 ; 12,2)
. Odds ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 486,96 (97,91 ; 2 424,85)
.. Ofatumumab (N = 87) : 486,96 (97,91 ; 2 424,85)
. Valeur de p
.. Idelalisib + O (N = 174) : < 0,0001
.. Ofatumumab (N = 87) : < 0,0001

- SG
. Médiane (mois) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 20,9 (20,9 ; NA)
.. Ofatumumab (N = 87) : 19,4 (16,9 ; NA)
. Hazard ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O (N = 174) : 0,74 (0,44 ; 1,25)
.. Ofatumumab (N = 87) : 0,74 (0,44 ; 1,25)
. Valeur de p
.. Idelalisib + O (N = 174) : 0,27
.. Ofatumumab (N = 87) : 0,27

IC : intervalle de confiance ; O : ofatumumab ; n : nombre de sujets répondeurs ; N : nombre de sujets par groupe ; NA : non atteint. Les analyses de la SSP, du taux de réponse globale (TRG) et du taux de réponse ganglionnaire s'appuyaient sur l'évaluation réalisée par un comité indépendant de revue.
(*) Le TRG est défini comme la proportion de sujets ayant obtenu une réponse complète (RC) ou une réponse partielle (RP), et ayant conservé leur réponse pendant au moins 8 semaines.
(**) Le taux de réponse ganglionnaire est défini comme la proportion de sujets ayant présenté une diminution > ou = 50 % de la somme des produits des diamètres perpendiculaires les plus longs des lésions de référence. Seuls les sujets pour lesquels l'évaluation de départ et au moins 1 évaluation exploitable ultérieure étaient disponibles, ont été inclus dans cette analyse.

Récapitulatif de la SSP et des taux de réponse dans les sous-groupes prédéfinis de l'étude 312-0119

- Délétion 17p/mutation TP53
.. Idelalisib + O : N = 70
.. Ofatumumab : N = 33
. SSP médiane (mois) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 13,7 (11,0 ; 17,8)
.. Ofatumumab : 5,8 (4,5 ; 8,4)
. Hazard ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 0,32 (0,18 ; 0,57)
.. Ofatumumab : 0,32 (0,18 ; 0,57)
. TRG (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 72,9 % (60,9 ; 82,8)
.. Ofatumumab : 15,2 % (5,1 ; 31,9)

- IGHV non mutée
.. Idelalisib + O : N = 137
.. Ofatumumab : N = 68
. SSP médiane (mois) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 14,9 (12,4 ; 17,8)
.. Ofatumumab : 7,3 (5,3 ; 8,1)
. Hazard ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 0,25 (0,17 ; 0,38)
.. Ofatumumab : 0,25 (0,17 ; 0,38)
. TRG (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 74,5 % (66,3 ; 81,5)
.. Ofatumumab : 13,2 % (6,2 ; 23,6)

. Âge > ou = 65 ans
.. Idelalisib + O : N = 107
.. Ofatumumab : N = 60
. SSP médiane (mois) (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 16,4 (13,4 ; 17,8)
.. Ofatumumab : 8,0 (5,6 ; 8,4)
. Hazard ratio (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 0,30 (0,19 ; 0,47)
.. Ofatumumab : 0,30 (0,19 ; 0,47)
. TRG (IC à 95 %)
.. Idelalisib + O : 72,0 % (62,5 ; 80,2)
.. Ofatumumab : 18,3 % (9,5 ; 30,4)

IC : intervalle de confiance ; O : ofatumumab ; N : nombre de sujets par groupe

Figure 2 : Courbe de Kaplan-Meier de la SSP dans l'étude 312-0119 (population en intention de traiter) (Cf. RCP)


* Efficacité clinique dans le lymphome folliculaire

La sécurité et l'efficacité de l'idelalisib ont été évaluées au cours d'une étude clinique multicentrique à un seul bras (étude 101-09) menée chez 125 sujets atteints de lymphome non hodgkinien indolent (LNHi) à cellules B, dont : LF, n = 72 ; SLL, n = 28 ; lymphome lymphoplasmocytaire/macroglobulinémie de Waldenström (LLP/MW), n = 10 et lymphome de la zone marginale (LZM), n = 15. Tous les sujets étaient réfractaires au rituximab et 124 des 125 sujets étaient réfractaires à au moins un agent alkylant. Au total, 112 sujets (89,6 %) étaient réfractaires au dernier traitement reçu avant l'entrée dans l'étude.

Sur les 125 sujets inclus, 80 (64 %) étaient de sexe masculin ; l'âge médian était de 64 ans (intervalle : 33 à 87 ans) et 110 (89 %) étaient caucasiens. Les sujets ont reçu 150 mg d'idelalisib par voie orale deux fois par jour jusqu'à progression de la maladie ou toxicité inacceptable.

Le critère d'évaluation principal était le TRG, défini comme la proportion de sujets ayant obtenu une RC ou une RP (sur la base des critères de réponse révisés pour le lymphome malin [Cheson]) et, chez les sujets atteints de macroglobulinémie de Waldenström, une réponse mineure (RM) (sur la base de l'évaluation de la réponse pour la macroglobulinémie de Waldenström [Owen]). La DR constituait un critère d'évaluation secondaire et était définie comme le délai entre la première réponse documentée (RC, RP ou RM) et la première progression de la maladie ou le décès quelle qu'en soit la cause. Les données ci-dessous récapitulent les résultats d'efficacité obtenus.

Récapitulatif de l'efficacité dans l'étude 101-09 (évaluation du comité indépendant de revue)

- TRG (*)
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 72 (57,6 %)
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 40 (55,6 %)

- IC à 95 %
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 48,4 – 66,4
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 43,4 – 67,3

Catégorie de réponse (*)(t)

- RC
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 13 (10,4 %)
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 12 (16,7 %)

- RP
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 58 (46,4 %)
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 28 (38,9 %)

- DR (mois) médiane (IC à 95 %)
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 12,5 (7,4 ; 22,4)
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 11,8 (6,2 ; 26,9)

- SSP (mois) médiane (IC à 95 %)
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 11,1 (8,3 ; 14,0)
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 11,0 (8,0 ; 14,0)

- SG (mois) médiane (IC à 95 %)
. Cohorte LNHi globale (N = 125) - n (%) : 48,6 (33,9 ; 71,7)
. Sous-groupe LF (N = 72) - n (%) : 61,2 (38,1 ; NA)

IC : intervalle de confiance ; n : nombre de sujets répondeurs
NA : non atteint
(*) Réponse telle que déterminée par un comité indépendant de revue, où TRG = réponses complètes (RC) +
réponses partielles (RP) + réponse mineure (RM) chez les sujets atteints de MW.
(t) Dans la cohorte LNHi globale, 1 sujet (0,6 %) atteint de MW a présenté la meilleure réponse globale de RM

La DR médiane pour l'ensemble des sujets a été de 12,5 mois (12,5 mois pour les sujets atteints de LL et 11,8 mois pour les sujets atteints de LF, 20,4 mois pour les sujets atteints de LLP/MW et 18,4 mois pour les sujets atteints de LZM). Parmi les 122 sujets dont les ganglions lymphatiques étaient mesurables à la fois au début de l'étude et ultérieurement, 71 sujets (58,2 %) ont obtenu une diminution > ou = 50 % de la somme des produits des diamètres (SPD) des lésions de référence par rapport au début de l'étude. Parmi les 53 sujets n'ayant pas répondu au traitement, 41 (32,8 % ont présenté une maladie stable, 10 (8,0 %) ont présenté une progression de la maladie et 2 (1,6 %) n'étaient pas évaluables. La SG médiane, lors du suivi à long terme effectué chez l'ensemble des 125 sujets, a été de 48,6 mois. La SG médiane, lors du suivi à long terme effectué chez l'ensemble des sujets atteints de LF a été de 61,2 mois.


* Population pédiatrique

L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec l'idelalisib dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique pour le traitement des tumeurs à cellules B matures (Cf. rubrique "Posologie" pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
Référence(s) officielle(s):   Rectificatif AMM européenne 29/09/2021  

Propriétés pharmacocinétiques
* Absorption

Après l'administration orale d'une dose unique d'idelalisib, les pics de concentration plasmatique ont été observés 2 à 4 heures après administration avec des aliments et 0,5 à 1,5 heure après administration à jeun.

Après administration de 150 mg d'idelalisib deux fois par jour, la Cmax et l'ASC moyennes (intervalle) à l'équilibre ont été respectivement de 1 953 ng/mL (272 ; 3 905) et 10 439 ng x h/mL (2 349 ; 29 315) pour l'idelalisib et de 4 039 ng/mL (669 ; 10 897) et 39 744 ng x h/mL (6 002 ; 119 770) pour le GS-563117. L'exposition plasmatique (Cmax et ASC) à l'idelalisib est approximativement dose-proportionnelle aux doses comprises entre 50 mg et 100 mg et moins que dose-proportionnelle au-delà de 100 mg.

- Effets des aliments
En comparaison à une administration à jeun, l'administration d'une formulation de l'idelalisib en gélule avec un repas à forte teneur lipidique n'a entraîné aucune modification de la Cmax et a donné lieu à une augmentation de 36 % de l'ASCinf moyenne. L'idelalisib peut être administré indifféremment avec ou sans nourriture.


* Distribution

Aux concentrations observées dans la pratique clinique, l'idelalisib se lie aux protéines plasmatiques humaines à hauteur de 93 % à 94 %. Le rapport moyen entre les concentrations sanguine/plasmatique est d'environ 0,5. Le volume de distribution apparent de l'idelalisib (moyenne) est d'environ 96 L.


* Biotransformation

L'idelalisib est principalement métabolisé par l'intermédiaire de l'aldéhyde oxydase et, dans une moindre mesure, par l'intermédiaire du CYP3A et de l'UGT1A4. Le métabolite principal et le seul métabolite circulant, le GS-563117, est inactif vis-à-vis de la PI3K delta.


* Élimination

La demi-vie d'élimination terminale de l'idelalisib a été de 8,2 heures (intervalle : 1,9 ; 37,2) et la clairance apparente de l'idelalisib a été de 14,9 L/h (intervalle : 5,1 ; 63,8) à la suite de l'administration orale de 150 mg d'idelalisib deux fois par jour. À la suite de l'administration orale d'une dose unique de 150 mg d'idelalisib marqué au 14C, environ 78 % et 15 % ont été excrétés respectivement dans les selles et les urines. L'idelalisib sous forme inchangée a représenté 23 % de la radioactivité totale retrouvée dans les urines sur une période de 48 heures et 12 % de la radioactivité totale retrouvée dans les selles sur une période de 144 heures.


* Données d'interactions in vitro

Les données in vitro ont indiqué que l'idelalisib n'est inhibiteur ni des enzymes de métabolisation CYP1A2, CYP2B6, CYP2C9, CYP2C19, CYP2D6, CYP3A ou UGT1A1, ni des transporteurs que sont l'OAT1, l'OAT3 ou l'OCT2.

Le GS–563117 n'est inhibiteur ni des enzymes de métabolisation CYP1A2, CYP2B6, CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19, CYP2D6 ou UGT1A1, ni des transporteurs P-gp, BCRP, OATP1B1, OATP1B3, OAT1, OAT3 ou OCT2.


* Populations particulières

- Sexe et origine ethnique
Les analyses pharmacocinétiques de population ont indiqué que le sexe et l'origine ethnique n'avaient aucun effet cliniquement pertinent sur l'exposition à l'idelalisib ou au GS-563117.

- Personnes âgées
Les analyses pharmacocinétiques de population ont indiqué que l'âge n'avait aucun effet cliniquement pertinent sur l'exposition à l'idelalisib ou au GS-563117, y compris chez des sujets âgés (65 ans et plus), comparée à des sujets plus jeunes.

- Insuffisance rénale
Une étude des propriétés pharmacocinétiques et de la sécurité d'emploi de l'idelalisib a été réalisée chez des sujets sains et des sujets atteints d'insuffisance rénale sévère (ClCr estimée de 15 à 29 mL/min). À la suite de l'administration d'une dose unique de 150 mg, aucune modification cliniquement pertinente de l'exposition à l'idelalisib ou au GS-563117 n'a été observée chez les sujets atteints d'insuffisance rénale sévère par comparaison avec les sujets sains.

- Insuffisance hépatique
Une étude des propriétés pharmacocinétiques et de la sécurité d'emploi de l'idelalisib a été réalisée chez des sujets sains et des sujets atteints d'insuffisance hépatique modérée (Child-Pugh classe B) ou sévère (Child-Pugh classe C). À la suite de l'administration d'une dose unique de 150 mg, l'ASC de l'idelalisib (totale, c.-à-d. lié plus non lié) a été environ 60 % plus élevée chez les sujets atteints d'insuffisance modérée et sévère par comparaison avec les sujets témoins appariés. L'ASC de l'idelalisib (non lié), après prise en compte des différences en matière de liaison aux protéines, a été environ 80 % (1,8 fois) plus élevée chez les sujets atteints d'insuffisance modérée et environ 152 % (2,5 fois) plus élevée chez les sujets atteints d'insuffisance sévère par comparaison avec les sujets témoins appariés.

- Population pédiatrique
Les propriétés pharmacocinétiques de l'idelalisib chez les sujets pédiatriques n'ont pas été établies (Cf. rubrique "Posologie").
Référence(s) officielle(s):   Rectificatif AMM européenne 29/09/2021  

Sécurité préclinique
* Toxicologie en administration répétée

L'idelalisib a induit une déplétion lymphoïde dans la rate, le thymus, les ganglions lymphatiques et le tissu lymphoïde associé à l'intestin. En règle générale, les régions dépendantes des lymphocytes B ont été davantage affectées que les régions dépendantes des lymphocytes T. Chez le rat, l'idelalisib est capable d'inhiber la réponse des anticorps dépendante des lymphocytes T. Cependant, l'idelalisib n'a pas inhibé la réponse normale de l'hôte à Staphylococcus aureus et n'a pas exacerbé l'effet myélosuppresseur du cyclophosphamide. L'idelalisib n'est pas considéré comme ayant une large activité immunosuppressive.

L'idelalisib a induit des modifications inflammatoires aussi bien chez le rat que chez le chien. Lors des études effectuées chez le rat et le chien sur une durée allant jusqu'à 4 semaines, des cas de nécrose hépatique ont été observés à des niveaux d'exposition respectivement 7 et 5 fois supérieurs à l'exposition chez l'être humain, sur la base de l'ASC. Des élévations des transaminases sériques ont été corrélées à une nécrose hépatique chez le chien, mais n'ont pas été observées chez le rat. Aucune insuffisance hépatique, ni aucune élévation chronique des transaminases n'a été observée chez le rat ou le chien lors des études menées sur 13 semaines et sur des durées plus longues.


* Génotoxicité

L'idelalisib n'a pas induit de mutations lors du test de mutagenèse microbienne (Ames), ne s'est pas montré clastogène lors du test d'aberration chromosomique in vitro sur des lymphocytes du sang périphérique humain, et n'a pas eu d'effet génotoxique lors du test du micronoyau effectué in vivo chez le rat.


* Cancérogénicité

Le potentiel de cancérogénicité de l'idelalisib a été évalué au cours d'une étude de 26 semaines chez la souris transgénique RasH2 et d'une étude de 2 ans chez le rat. L'idelalisib n'était pas cancérogène chez la souris à des expositions jusqu'à 1,4/7,9 fois (mâles/femelles) supérieures à celles des patients atteints d'hémopathies malignes ayant reçu la dose recommandée de 150 mg deux fois par jour. Un effet dose-dépendant de survenue de tumeurs des cellules des îlots pancréatiques a été observé à une incidence faible chez le rat à des expositions jusqu'à 0,4 fois supérieures à celles de l'homme à la dose recommandée. Ce résultat n'a pas été retrouvé chez la rate à une marge d'exposition de 0,62.


* Toxicité sur la reproduction et le développement

Lors d'une étude sur le développement embryo–foetal chez le rat, une augmentation des pertes post– implantation, des malformations (absence des vertèbres coccygiennes et, dans certains cas, également des vertèbres sacrées), des anomalies du squelette et une réduction du poids corporel foetal ont été observées. Les malformations ont été observées à des niveaux d'exposition 12 fois supérieurs à l'exposition chez l'être humain, sur la base de l'ASC. Les effets sur le développement embryo–foetal n'ont pas été étudiés chez une seconde espèce.

Une dégénérescence des tubules séminifères des testicules a été observée lors des études en administration répétée sur 2 à 13 semaines effectuées chez le chien et le rat, mais pas lors des études menées sur 26 semaines et sur des durées plus longues. Lors d'une étude sur la fertilité chez le rat mâle, une réduction du poids des épididymes et des testicules a été observée mais aucun effet indésirable sur l'accouplement ou la fertilité, ni aucune dégénérescence ou perte au niveau de la spermatogenèse n'a été observé. Aucun effet sur la fertilité des femelles n'a été constaté chez le rat.


* Phototoxicité

L'évaluation du potentiel phototoxique sur la lignée cellulaire BALB/c 3T3 (fibroblastes d'embryons de souris) n'a pas été concluante pour l'idelalisib en raison de la cytotoxicité observée au cours du test in vitro. Le métabolite principal, le GS–563117, peut renforcer la phototoxicité lorsque les cellules sont exposées simultanément à des rayons UVA. Il existe un risque potentiel que l'idelalisib, par l'intermédiaire de son métabolite principal, le GS–563117, puisse provoquer une photosensibilité chez les patients traités.
Référence(s) officielle(s):   Rectificatif AMM européenne 29/09/2021  

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