Le traitement par Crizotinib doit être instauré et supervisé par un médecin ayant l'expérience de l'administration des agents anticancéreux.
- Test ALK
La recherche de la translocation ALK doit être effectuée par une plateforme hospitalière de génétique moléculaire des cancers validée par l'Inca pour sélectionner les patients pouvant être traités par Crizotinib.
* Posologie
La posologie initiale est de 250 mg par voie orale, deux fois par jour en continu.
Le traitement doit être poursuivi aussi longtemps que le rapport bénéfice risque reste favorable.
Crizotinib peut être pris pendant ou en dehors des repas (Cf. rubrique "Propriétés pharmacocinétiques"). Les gélules doivent être avalées entières.
L'administration concomitante d'inhibiteurs puissants du CYP3A, tels que le kétoconazole, doit être évitée (Cf. rubrique "Interactions").
L'administration concomitante d'inducteurs puissants du CYP3A, tels que la rifampicine, doit être évitée (Cf. rubrique "Interactions").
* Adaptations posologiques
Une interruption de l'administration et/ou une réduction de la posologie peuvent être justifiées en fonction de l'évaluation individuelle de la tolérance. Lorsqu'une réduction de la posologie est
nécessaire, la dose de crizotinib peut être réduite à 200 mg par voie orale, deux fois par jour, puis à 250 mg par voie orale, une fois par jour.
Les recommandations d'adaptation posologique en cas d'apparition de toxicité hématologique et nonhématologique sont décrites ci-dessous.
-> Adaptation de la posologie ou règles d'arrêt en cas de toxicité hématologique
A l'exception des lymphopénies (sauf si associé à des évènements cliniques, par ex infections opportunistes)
La sévérité des EI sera évaluée selon la classification du National Cancer Institute (NCI CTCAE)
- Grade 1 ou 2 : Maintien du traitement sans changement de posologie
- Grade 3 : Interruption jusqu'à la résolution (grade < ou = 2), reprise à la posologie initiale de 250 mgx2/jour
- Grade 4 : Interruption jusqu'à la résolution (grade < ou = 2) et reprise à la posologie de 200 mg x 2/jour. En cas de réapparition, interrompre le traitement jusqu'à la résolution (grade < ou = 2) et reprise à la posologie de 250mg /jour. Arrêt définitif en cas de nouvelle réapparition de grade 4.
-> Adaptation de la posologie ou règles d'arrêt en cas de toxicité non-hématologique
La sévérité des EI sera évaluée selon la classification du National Cancer Institute (NCI CTCAE)
- Elévation des ASAT ou des ALAT de Grade 2 (> 3 - 5 x LSN) et avec bilirubine totale de Grade < ou = 1 (< ou = 1,5 x LNS) (en l'absence de cholestase ou d'hémolyse) : Envisager la poursuite du traitement, uniquement après l'avis documenté d'un hépatologue, pour évaluer le rapport bénéfice/risque individuel et décider de la stratégie thérapeutique à adopter :
. Maintien du traitement sans changement de posologie,
. Interruption jusqu'à la résolution (grade < ou =1) ou retour à la valeur de base, puis reprise à la même posologie,
. Interruption jusqu'à la résolution (grade < ou =1) ou retour à la valeur de base, puis reprise à un niveau de dose inférieur
- Elévation des ASAT ou des ALAT de Grade 3 ou 4 (> 5 x LSN) et avec bilirubine totale de Grade < ou = 1 (< ou =1,5 x LNS) (en l'absence de cholestase ou d'hémolyse) : Arrêt immédiat et définitif du traitement par Crizotinib
- Elévation des ASAT ou des ALAT de Grade 2, 3 ou 4 (> 3 x LSN) et avec bilirubine totale de Grade 2, 3 ou 4 (> 1,5 x LSN) (en l'absence de cholestase ou d'hémolyse) : Arrêt immédiat et définitif du traitement par Crizotinib
- Pneumopathie Interstitielle de tout grade (En l'absence de progression du CPNPC, d'autres pathologies pulmonaires, d'infection ou d'effet de l‘irradiation)
. Arrêt immédiat et définitif du traitement par Crizotinib
. Traitement adapté de la pneumopathie.
- Allongement de l'intervalle QTc de Grade 2
. Contrôler l'ionogramme, ainsi que les traitements concomitants susceptibles d'interagir sur l'intervalle QTc,
. Corriger toute anomalie du bilan biologique,
. Maintien du traitement à la même posologie.
- Allongement de l'intervalle QTc de Grade 3
. Contrôler l'ionogramme, ainsi que les traitements concomitants susceptibles d'interagir sur l'intervalle QTc,
. Corriger toute anomalie du bilan biologique,
. Interruption jusqu'à la résolution (grade < ou = 1) puis reprendre à 200 mg x 2/jour
En cas de réapparition, interrompre le traitement jusqu'à résolution (grade < ou = 1) et reprise à la dose de 250 mg/jour. Arrêter définitivement en cas de nouvelle réapparition à un grade 3 ou 4.
- Allongement de l'intervalle QTc de Grade 4
. Arrêt immédiat et définitif du traitement par le Crizotinib
-> Insuffisance hépatique : Crizotinib n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance hépatique. Les études menées ont exclu les patients présentant des valeurs d'aspartate
aminotransférase (ASAT) ou d'alanine aminotransférase (ALAT) > 2,5 x la limite supérieure de la normale (LSN) ou, si ces anomalies sont dues au cancer sous-jacent, >5,0 x LSN ou avec des valeurs de bilirubine totale > 1,5 x LSN. Comme Crizotinib est fortement métabolisé par voie hépatique, toute insuffisance hépatique peut augmenter les concentrations de crizotinib. Aussi, il doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une insuffisance hépatique (Cf. ci-dessus et rubrique "Effets indésirables").
-> Insuffisance rénale : Aucun ajustement de la posologie initiale n'est recommandé chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (Clcr de 60 à 90 ml/min) ou modérée (Clcr de 30 à 60 ml/min), puisque les concentrations minimales à l'état d'équilibre dans ces 2 groupes étaient similaires à celles des patients présentant une fonction rénale normale (Clcr > 90 ml/min) au cours de l'étude B. Il n'y a pas de données chez les patients présentant une pathologie rénale sévère ou en phase terminale. Aussi, Crizotinib doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère et uniquement si le bénéfice attendu est supérieur au risque encouru.
-> Population pédiatrique : la sécurité d'emploi et l'efficacité de Crizotinib chez les patients pédiatriques n'a pas été établie.
-> Patients âgés : dans l'étude A, 16 patients sur 119 (16%) étaient âgés de plus de 65 ans. Dans l'étude B, 19 patients sur 136 (14%) étaient âgés de plus de 65 ans. Aucune différence en termes de tolérance ou d'efficacité n'a été observée par rapport aux patients plus jeunes. |