* Mécanisme d'action
Le kétoconazole inhibe de façon réversible la biosynthèse du cortisol dans la corticosurrénale via une action sur plusieurs cibles enzymatiques. L'inhibition enzymatique induite par les plus faibles doses de kétoconazole s'effectue au niveau du système mitochondrial P450c17 qui assure les activités enzymatiques c17-20 lyase et 17alpha hydroxylase. Le kétoconazole inhibe également de manière dose-dépendante l'activité de l'enzyme de clivage du cholestérol (P450scc), la 11 bêta-hydroxylase (P450c11) et la 18 hydroxylase (P450c18).
* Données d'efficacité et de sécurité clinique
L'efficacité et la sécurité clinique du kétoconazole dans le traitement du syndrome du Cushing ont été décrites dans plusieurs études rétrospectives. Ces études rétrospectives incluent plus de 800 patients avec des durées de traitement variables. Les taux de cortisol plasmatiques sont contrôlés et les niveaux de cortisol urinaires atteignent des concentrations normales dans environ 50 % des cas (entre 48 % et 90 % selon les études et les critères utilisés). Une série française rétrospective a permis l'analyse 200 cas de maladie de Cushing suivis dans des centres français et a mis en évidence une normalisation du cortisol libre urinaire chez près de 50 % des patients avec 25 % supplémentaires chez qui on observe une baisse du taux de du cortisol libre urinaire de plus de 50 %. Les doses moyennes initiales étaient de 600 mg/jour et les doses moyennes finales d'environ 800 mg/jour (valeurs extrêmes de 200 à 1200 mg/jour). Cette diminution de la concentration du cortisol plasmatique et/ou urinaire est associée à une amélioration clinique des symptômes de l'hypercorticisme. Les symptômes du syndrome de Cushing comme le diabète, l'hypertension ou l'hypokaliémie s'améliorent rapidement.