PERJETA 420MG/14ML SOL INJ FL
PERJETA 420 MG, SOLUTION A DILUER POUR PERFUSION
Fiche(s) d'identité interopérable
Historique des références officielles
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Cette monographie a été revue le : 28/06/2023
Classifications
  • Classe(s) pharmacothérapeutique(s) :
  • CYTOTOXIQUE
  • CYTOTOXIQUE ANTILYMPHOCYTAIRE
  • ANTICORPS MONOCLONAL
  • ANTICORPS ANTILYMPHOCYTAIRE
  • CYTOTOXIQUE ANTICORPS MONOCLONAL
  • ANTI HER 2
  • Classe(s) ATC (source Thériaque d'après l'OMS) :
  • ANTINEOPLASIQUES ET IMMUNOMODULATEURS : L
  • ANTINEOPLASIQUES : L01
  • ANTICORPS MONOCLONAUX ET CONJUGUES ANTICORPS-MEDICAMENT : L01F
  • INHIBITEURS HER2 (RECEPTEUR 2 FACTEUR CROISSANCE EPIDERMIQUE HUMAIN) : L01FD
  • PERTUZUMAB : L01FD02
Aucune DDD attribuée
  • Classe(s) EphMRA (source Club InterPharmaceutique) :
  • ANTINEOPLASIQUES ET IMMUNOMODULATEURS : L
  • ANTINEOPLASIQUES : L01
  • ANTINEOPLASIQUES ANTICORPS MONOCLONAUX : L01G

Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Agents antinéoplasiques, anticorps monoclonaux, code ATC : L01XC13


* Mécanisme d'action

Pertuzumab est un anticorps monoclonal humanisé recombinant qui cible spécifiquement le domaine de dimérisation extracellulaire (sous-domaine II) de la protéine récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) et ainsi, bloque l'hétérodimérisation ligand-dépendante de HER2 avec d'autres récepteurs de la famille des HER, dont EGFR, HER3 et HER4. En conséquence, pertuzumab inhibe l'activation des voies de signalisation intracellulaire ligand-dépendantes par deux voies majeures d'activation, la voie MAP (mitogen-activated protein) kinase et la voie PI3K (phosphoinositide 3-kinase). L'inhibition de ces voies d'activation conduit respectivement à un arrêt de la prolifération cellulaire et à une apoptose. De plus, pertuzumab est un médiateur de la cytotoxicité cellulaire anticorps-dépendante (ADCC).

Alors que pertuzumab administré seul a inhibé la prolifération des cellules tumorales humaines, l'association de pertuzumab et du trastuzumab a renforcé significativement l'activité antitumorale dans des modèles de xénogreffe surexprimant HER2.


* Efficacité et sécurité cliniques

L'efficacité de ce médicament dans le cancer du sein HER2 positif est soutenue dans le cancer du sein métastatique par une étude clinique de phase III, randomisée et par une étude clinique de phase II à un seul bras et dans le cancer du sein précoce par deux études cliniques de phase II, randomisées, en situation néoadjuvante (dont une étude contrôlée), par une étude clinique de phase II non-randomisée en situation néoadjuvante et par une étude clinique de phase III, randomisée, en situation adjuvante.

Une surexpression de HER2 a été déterminée par un laboratoire central et est définie par un score 3+ par IHC ou un ratio d'amplification > ou = 2,0 par HIS dans les études cliniques mentionnées ci-dessous.


* Cancer du sein métastatique

- Pertuzumab en association au trastuzumab et au docétaxel
CLEOPATRA (WO20698) est une étude clinique de phase III multicentrique, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, menée chez 808 patients atteints d'un cancer du sein métastatique ou localement récidivant non résécable HER2 positif. Les patients présentant des facteurs de risque cardiaque importants sur le plan clinique n'ont pas été inclus (Cf. rubrique "Mises en garde et précautions d'emploi"). En raison de l'exclusion des patients présentant des métastases cérébrales, aucune donnée n'est disponible concernant l'activité de ce médicament sur les métastases cérébrales. Les données disponibles chez les patients présentant une maladie localement récidivante non résécable sont très limitées. Les patients ont été randomisés selon un ratio de 1 : 1 pour recevoir placebo + trastuzumab + docétaxel ou Pertuzumab + trastuzumab + docétaxel.

Pertuzumab et le trastuzumab ont été administrés aux doses standards toutes les trois semaines. Les patients ont été traités avec pertuzumab et le trastuzumab jusqu'à progression de la maladie, retrait de leur consentement ou survenue d'une toxicité inacceptable. Le docétaxel a été administré à une dose initiale de 75 mg/m2 en perfusion intraveineuse toutes les trois semaines pendant au moins 6 cycles. La dose de docétaxel pouvait être augmentée à 100 mg/m2 au choix de l'investigateur, si la dose initiale était bien tolérée.

Le critère d'évaluation principal de l'étude clinique était la survie sans progression (progression-free survival, PFS) évaluée par un comité de revue indépendant (CRI) et définie comme le temps entre la date de randomisation et la date de progression de la maladie ou de décès (de toute cause), si le décès était survenu dans les 18 semaines suivant la dernière évaluation tumorale. Les critères d'évaluation secondaires étaient la survie globale, la survie sans progression évaluée par l'investigateur, le taux de réponse objective (ORR), la durée de la réponse et le temps jusqu'à progression des symptômes évalué par le questionnaire de Qualité de Vie FACT-B.

Environ la moitié des patients dans chaque groupe de traitement avait des récepteurs hormonaux positifs (définis comme des récepteurs à l'oestrogène (ER) positifs et/ou des récepteurs à la progestérone (PgR) positifs) et environ la moitié des patients dans chaque groupe de traitement avait reçu un précédent traitement adjuvant ou néoadjuvant. La plupart de ces patients avait précédemment reçu des anthracyclines et 11 % de tous les patients avaient précédemment reçu du trastuzumab. 43 % des patients, au total, dans les deux groupes de traitement avaient précédemment reçu une radiothérapie. La FEVG médiane des patients à l'état initial était de 65,0 % (intervalle de 50 % - 88 %) dans les deux groupes.

Les résultats d'efficacité de l'étude clinique CLEOPATRA sont résumés dans le tableau 2. Une amélioration statistiquement significative de la PFS évaluée par le CRI a été démontrée dans le groupe traité avec Perjeta comparé au groupe sous placebo. Les résultats de la PFS évaluée par l'investigateur étaient similaires à ceux observés pour la PFS évaluée par le CRI.

-> Résumé de l'efficacité de l'étude clinique CLEOPATRA

Placebo + trastuzumab + docétaxel (n = 406)

- Survie sans progression (évaluation indépendante) - critère principal
. N patients avec événement : 242 (59 %)
. Médiane en mois : 12,4
- Survie globale - critère secondaire (**)
. N patients avec événement (*) : 221 (54,4 %)
. Médiane en mois : 40,8
- Taux de réponse objective (ORR) (^)
. N patients avec maladie mesurable : 336
. Répondeurs (***) : 233 (69,3 %)
. IC 95 % pour l'ORR : [64,1 ; 74,2]
. Réponse Complète (RC) : 14 (4,2 %)
. Réponse Partielle (RP) : 219 (65,2 %)
. Maladie Stable (MS) : 70 (20,8 %)
. Maladie en progression (MP) : 28 (8,3 %)
- Durée de la réponse (t) (^)
. N = : 233
. Médiane en semaines : 54,1
. IC 95 % pour la médiane : [46 ; 54]

- Petuzumab + trastuzumab + docétaxel (n = 402)
- Survie sans progression (évaluation indépendante) - critère principal
. N patients avec événement : 191 (47,5 %)
. Médiane en mois : 18,5
- Survie globale - critère secondaire (**)
. N patients avec événement (*) : 168 (41,8 %)
. Médiane en mois : 56,5
- Taux de réponse objective (ORR) (^)
. N patients avec maladie mesurable : 343
. Répondeurs (***) : 275 (80,2 %)
. IC 95 % pour l'ORR : [75,6 ; 84,3]
. Réponse Complète (RC) : 19 (5,5 %)
. Réponse Partielle (RP) : 256 (74,6 %)
. Maladie Stable (MS) : 50 (14,6 %)
. Maladie en progression (MP) : 13 (3,8 %)
- Durée de la réponse (t) (^)
. N = : 275
. Médiane en semaines : 87,6
. IC 95 % pour la médiane : [71 ; 106]

- HR (IC 95%)
- Survie sans progression (évaluation indépendante) - critère principal
. N patients avec événement : 0,68
. Médiane en mois : [0,51 ; 0,75]
- Survie globale
. N patients avec événement (*) : 0,68
. Médiane en mois : [0,56 ; 0,84]
- Taux de réponse objective (ORR) (^)
. Différence en ORR : 10,8% [4,2 ; 17,5]%

- Valeur de p
- Survie sans progression (évaluation indépendante) - critère principal : < 0,0001
- Survie globale : 0,0002
- Taux de réponse objective (ORR) (^) : 0,0011

(*) Analyse primaire de la survie sans progression, à la date de clôture du recueil des données le 13 mai 2011.
(**) Analyse finale de la survie globale, à la date de clôture du recueil des données le 11 février 2014.
(***) Patients avec la meilleure réponse globale d'une RC ou d'une RP confirmée selon les critères RECIST.
(t) Evalué chez les patients avec la meilleure réponse globale d'une RC ou d'une RP.
(^) Le taux de réponse objective et la durée de réponse sont basés sur des évaluations tumorales réalisées par le CRI.

Des résultats cohérents ont été observés dans les sous-groupes de patients prédéfinis, dont les sous-groupes basés sur les facteurs de stratification selon la région géographique et un traitement adjuvant/néoadjuvant antérieur ou un cancer du sein métastatique de novo (Cf. figure 1). Une analyse exploratoire post hoc a montré que pour les patients ayant reçu précédemment du trastuzumab (n = 88), le hazard ratio (HR) pour la PFS évaluée par le CRI était de 0,62 (IC 95 % [0,35 - 1,07]), comparé à 0,60 (IC 95 % [0,43 - 0,83]) pour les patients ayant reçu un traitement antérieur n'incluant pas de trastuzumab (n = 288).

Figure 1 : PFS évaluée par le CRI par sous-groupe de patients (Cf. RCP)

L'analyse finale de la survie globale par événement a été réalisée lorsque 389 patients sont décédés (221 dans le groupe sous placebo et 168 dans le groupe traité avec ce médicament). Le bénéfice de survie globale statistiquement significatif en faveur du groupe traité avec ce médicament, observé précédemment lors d'une analyse intermédiaire de la survie globale (effectuée un an après l'analyse primaire), a été maintenu (HR de 0,68 ; p = 0,0002 selon le test log-rank). Le temps médian jusqu'au décès était de 40,8 mois dans le groupe sous placebo et de 56,5 mois dans le groupe traité avec ce médicament (Cf. données et figure 2 ci-dessous).

Une analyse descriptive de la survie globale réalisée à la fin de l'étude lorsque 515 patients sont décédés (280 dans le groupe sous placebo et 235 dans le groupe traité avec ce médicament) a montré que le bénéfice statistiquement significatif de survie globale en faveur du groupe traité avec Perjeta était maintenu au cours du temps après un suivi médian de 99 mois (HR de 0,69 ; p < 0,0001 selon le test log-rank ; temps médian jusqu'au décès de 40,8 mois [groupe sous placebo] versus 57,1 mois [groupe traité avec ce médicament]). La survie à un temps de référence (landmark) estimée à 8 ans était de 37% dans le groupe traité avec ce médicament et de 23 % dans le groupe sous placebo.

Figure 2 : Courbe de Kaplan-Meier de la survie globale ( Cf. RCP)

Aucune différence statistiquement significative n'a été observée entre les deux groupes de traitement concernant la Qualité de Vie Relative à la Santé évaluée par les scores FACT-B TOI-PFB.


* Données cliniques additionnelles

-> BO17929 - étude clinique à un seul bras dans le cancer du sein métastatique

BO17929 était une étude clinique de phase II, non randomisée, chez des patients atteints d'un cancer du sein métastatique ayant progressé durant un traitement avec le trastuzumab.

Le traitement avec pertuzumab et le trastuzumab a abouti à un taux de réponse de 24,2 %, auquel s'ajoutent 25,8 % de patients présentant une stabilisation de la maladie pendant au moins 6 mois, montrant que pertuzumab est actif après progression sous trastuzumab.

Cancer du sein précoce

-> Traitement néoadjuvant
En situation néoadjuvante, les cancers du sein localement avancés et les cancers du sein inflammatoires sont considérés à risque élevé, quel que soit le statut des récepteurs hormonaux. Dans le cancer du sein à un stade précoce, la taille de la tumeur, le grade, le statut des récepteurs hormonaux et la présence de métastases au niveau des ganglions lymphatiques doivent être pris en considération dans l'évaluation du risque.
L'indication du traitement néoadjuvant dans le cancer du sein est basée sur la démonstration d'une amélioration du taux de réponse pathologique complète et d'une tendance à l'amélioration de la survie sans maladie, sans avoir néanmoins établi ou précisément montré un bénéfice en termes d'effets à long terme, comme la survie globale ou la survie sans maladie.

- NEOSPHERE (WO20697)

NEOSPHERE est une étude clinique de phase II avec pertuzumab, internationale, multicentrique, randomisée, contrôlée, menée chez 417 patients adultes de sexe féminin atteints d'un cancer du sein HER2 positif nouvellement diagnostiqué, précoce, inflammatoire ou localement avancé (T2-4d ; tumeurs primaires > 2 cm de diamètre) n'ayant pas reçu préalablement de trastuzumab, une chimiothérapie ou une radiothérapie. Les patients avec des métastases, un cancer du sein bilatéral, des facteurs de risques cardiaques importants (Cf. rubrique "Mises en garde et précautions d'emploi") ou une FEVG < 55 % n'ont pas été inclus. La majorité des patients étaient âgés de moins de 65 ans.

Les patients ont été randomisés pour recevoir l'un des traitements néoadjuvants suivants pendant 4 cycles avant la chirurgie :
· Trastuzumab plus docétaxel
· pertuzumab plus trastuzumab et docétaxel
· pertuzumab plus trastuzumab
· pertuzumab plus docétaxel.

La randomisation a été stratifiée en fonction du type de cancer du sein (opérable, localement avancé ou inflammatoire) et de la positivité ER ou PgR.

Le pertuzumab a été administré par voie intraveineuse à une dose initiale de 840 mg, suivie d'une dose de 420 mg toutes les 3 semaines. Le trastuzumab a été administré par voie intraveineuse à une dose initiale de 8 mg/kg, suivie d'une dose de 6 mg/kg toutes les 3 semaines. Le docétaxel a été administré par voie intraveineuse à une dose initiale de 75 mg/m2, suivie d'une dose de 75 mg/m2 ou 100 mg/m2 (si toléré) toutes les 3 semaines. Après la chirurgie, tous les patients ont reçu 3 cycles de 5-fluorouracile (600 mg/m2), épirubicine (90 mg/m2) et cyclophosphamide (600 mg/m2) (FEC) administrés par voie intraveineuse toutes les 3 semaines et le trastuzumab administré par voie intraveineuse toutes les 3 semaines jusqu'à atteindre 1 an de traitement. Les patients qui avaient reçu uniquement pertuzumab plus trastuzumab avant la chirurgie ont ensuite reçu à la fois FEC et le docétaxel après la chirurgie.

Le critère d'évaluation principal de l'étude était le taux de réponse pathologique complète (pathological complete response - pCR) dans le sein (ypT0/is). Les critères secondaires d'évaluation de l'efficacité étaient le taux de réponse clinique, le taux de chirurgie conservatrice du sein (tumeurs T2-3 uniquement), la survie sans maladie (disease-free survival, DFS) et la PFS. Les taux de pCR exploratoires additionnels ont inclus le statut ganglionnaire (ypT0/isN0 et ypT0N0).

Les données démographiques étaient bien équilibrées (l'âge médian était de 49 - 50 ans, la majorité des patients étaient Caucasiens [71 %]) et tous les patients étaient de sexe féminin. Sur l'ensemble des patients, 7 % présentaient un cancer du sein inflammatoire, 32 % un cancer du sein localement avancé et 61 % un cancer du sein opérable. Environ la moitié des patients dans chaque groupe de traitement avaient des récepteurs hormonaux positifs (définis comme ER positifs et/ou PgR positifs).

Les résultats d'efficacité sont présentés ci-dessous. Une amélioration statistiquement significative du taux de pCR (ypT0/is) a été observée chez les patients recevant pertuzumab plus trastuzumab et docétaxel, comparé aux patients recevant le trastuzumab et le docétaxel (45,8 % vs 29,0 %, valeur de p = 0,0141). Un profil de résultats cohérent a été observé, quelle que soit la définition de la pCR. La différence de taux de pCR est susceptible de se traduire par une différence cliniquement significative des effets à long-terme, ce qui est suggéré par la tendance positive de la PFS (HR 0,69, IC 95 % [0,34 – 1,40]) et de la DFS (HR 0,60, IC 95 % [0,28 – 1,27]).

Les taux de pCR ainsi que l'ampleur du bénéfice avec pertuzumab (pertuzumab plus trastuzumab et docétaxel comparé aux patients recevant le trastuzumab et le docétaxel) ont été plus faibles dans le sous-groupe de patients présentant des tumeurs avec récepteurs hormonaux positifs (différence de 6 % en termes de pCR dans le sein) que chez les patients présentant des tumeurs avec récepteurs hormonaux négatifs (différence de 26,4 % en termes de pCR dans le sein). Les taux de pCR étaient similaires entre les patients atteints d'une maladie opérable et ceux atteints d'une maladie localement avancée. Il y avait trop peu de patients atteints d'un cancer du sein inflammatoire pour permettre de tirer des conclusions fermes mais le taux de pCR était plus élevé chez les patients ayant reçu Perjeta plus trastuzumab et docétaxel.

- TRYPHAENA (BO22280)

TRYPHAENA est une étude clinique de phase II, multicentrique, randomisée, menée chez 225 patients adultes de sexe féminin atteints d'un cancer du sein HER2 positif localement avancé, opérable ou inflammatoire (T2-4d ; tumeurs primaires > 2 cm de diamètre) n'ayant pas reçu préalablement de trastuzumab, une chimiothérapie ou une radiothérapie. Les patients avec des métastases, un cancer du sein bilatéral, des facteurs de risques cardiaques importants (Cf. rubrique "Mises en garde et précautions d'emploi") ou une FEVG < 55 % n'ont pas été inclus. La majorité des patients étaient âgés de moins de 65 ans. Les patients ont été randomisés pour recevoir l'un des trois traitements néoadjuvants suivants avant la chirurgie :
· 3 cycles de FEC suivis de 3 cycles de docétaxel, tous administrés de façon concomitante à pertuzumab et au trastuzumab
· 3 cycles de FEC seul, suivis de 3 cycles de docétaxel, le trastuzumab et pertuzumab étant administrés de façon concomitante
· 6 cycles de TCH en association à pertuzumab.

La randomisation a été stratifiée en fonction du type de cancer du sein (opérable, localement avancé ou inflammatoire) et de la positivité ER et/ou PgR.

Le pertuzumab a été administré par voie intraveineuse à une dose initiale de 840 mg, suivie d'une dose de 420 mg toutes les 3 semaines. Le trastuzumab a été administré par voie intraveineuse à une dose initiale de 8 mg/kg, suivie d'une dose de 6 mg/kg toutes les 3 semaines. Le FEC (5-fluorouracile [500 mg/m2], épirubicine [100 mg/m2], cyclophosphamide [600 mg/m2]) a été administré par voie intraveineuse toutes les 3 semaines pendant 3 cycles. Le docétaxel a été administré à une dose initiale de 75 mg/m2 en perfusion IV toutes les 3 semaines avec la possibilité d'augmenter la dose à 100 mg/m2 laissée à l'appréciation de l'investigateur si la dose initiale était bien tolérée. Toutefois, dans le groupe traité par pertuzumab en association avec TCH, le docétaxel a été administré par voie intraveineuse à la dose de 75 mg/m2 (pas d'augmentation de la dose autorisée) et le carboplatine (AUC 6) a été administré par voie intraveineuse toutes les 3 semaines. Après la chirurgie, tous les patients ont reçu le trastuzumab jusqu'à atteindre 1 an de traitement.

Le critère d'évaluation principal de cette étude était la tolérance cardiaque pendant la période de traitement néoadjuvant de l'étude. Les critères secondaires d'évaluation de l'efficacité étaient le taux de pCR dans le sein (ypT0/is), la DFS, la PFS et la survie globale.

Les données démographiques étaient bien équilibrées entre les bras de traitement (l'âge médian était de 49 - 50 ans, la majorité des patients étaient Caucasiens [77 %]) et tous les patients étaient de sexe féminin. Sur l'ensemble des patients, 6 % présentaient un cancer du sein inflammatoire, 25 % un cancer du sein localement avancé et 69 % un cancer du sein opérable. Environ la moitié des patients dans chaque groupe de traitement étaient atteints de tumeurs avec ER positifs et/ou PgR positifs.

En comparaison aux données publiées avec des traitements similaires sans pertuzumab, des taux de pCR élevés ont été observés dans les 3 bras de traitement (Cf. données ci-dessous). Un profil de résultats cohérent a été observé, quelle que soit la définition de la pCR utilisée. Les taux de pCR étaient plus faibles dans le sous-groupe de patients atteints de tumeurs avec récepteurs hormonaux positifs (taux compris entre 46,2 % et 50,0 %) que chez les patients atteints de tumeurs avec récepteurs hormonaux négatifs (taux compris entre 65,0 % et 83,8 %).

Les taux de pCR étaient similaires entre les patients présentant une maladie opérable et ceux présentant une maladie localement avancée. Il y avait trop peu de patients présentant un cancer du sein inflammatoire pour permettre de tirer des conclusions fermes.

- Etudes cliniques NEOSPHERE (WO20697) et TRYPHAENA (BO22280) : résumé des données d'efficacité (population en intention de traiter)

-> NEOSPHERE (WO20697)

- Taux de pCR dans le sein (ypT0/is) n (%) [IC 95 %] (1)
. Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 31 (29,0 %) [20,6 ; 38,5]
. Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 49 (45,8 %) [36,1 ; 55,7]
. Pertuzumab + Trastuzumab (N = 107) : 18 (16,8 %) [10,3 ; 25,3]
. Pertuzumab + Docétaxel (N = 96) : 23 (24,0 %) [15,8 ; 33,7]

- Différence de taux de pCR (2) [IC 95 %] (3)
. Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : -
. Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : +16,8 % [3,5 ; 30,1]
. Pertuzumab + Trastuzumab (N = 107) : -12,2 % [-23,8 ; -0,5]
. Pertuzumab + Docétaxel (N = 96) : -21,8 % [-35,1 ; -8,5]

- Valeur de p (avec corr. de Simes pour le test CMH) (4)
. Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : -
. Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 0,0141 (vs. Trastuzumab+ Docétaxel)
. Pertuzumab + Trastuzumab (N = 107) : 0,0198 (vs. Trastuzumab+ Docétaxel)
. Pertuzumab + Docétaxel (N = 96) :0,0030 (vs. Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel)

- Taux de pCR dans le sein et les ganglions lymphatiques (ypT0/is N0) n (%) [IC 95%]
. Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 23 (21,5 %) [14,1 ; 30,5]
. Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 42 (39,3 %) [30,3 ; 49,2]
. Pertuzumab + Trastuzumab (N = 107) : 12 (11,2 %) [5,9 ; 18,8]
. Pertuzumab + Docétaxel (N = 96) :17 (17,7 %) [10,7 ; 26,8]

- ypT0 N0 n (%) [IC 95%]
. Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 13 (12,1 %) [6,6 ; 19,9]
. Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 35 (32,7 %) [24,0 ; 42,5]
. Pertuzumab + Trastuzumab (N = 107) : 6 (5,6 %) [2,1 ; 11,8]
. Pertuzumab + Docétaxel (N = 96) :13 (13,2 %) [7,4 ; 22,0]

- Réponse clinique (5)
. Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 79 (79,8 %)
. Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 107) : 89 (88,1 %)
. Pertuzumab + Trastuzumab (N = 107) : 69 (67,6 %)
. Pertuzumab + Docétaxel (N = 96) : 65 (71,4 %)

-> TRYPHAENA (BO22280)

- Taux de pCR dans le sein (ypT0/is) n (%) [IC 95 %] (1)
. Pertuzumab + Trastuzumab + FEC / Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 73) : 45 (61,6 %) [49,5 ; 72,8]
. FEC / Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel (N = 75) : 43 (57,3 %) [45,4 ; 68,7]
. Pertuzumab + TCH (N = 77) : 51 (66,2 %) [54,6 ; 76,6]

- Différence de taux de pCR (2) [IC 95 %] (3)
. Pertuzumab + Trastuzumab + FEC / Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 73) : NA
. FEC / Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel (N = 75) : NA
. Pertuzumab + TCH (N = 77) : NA

- Valeur de p (avec corr. de Simes pour le test CMH) (4)
. Pertuzumab + Trastuzumab + FEC / Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 73) : NA
. FEC / Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel (N = 75) : NA
. Pertuzumab + TCH (N = 77) : NA

- Taux de pCR dans le sein et les ganglions lymphatiques (ypT0/is N0) n (%) [IC 95%]
. Pertuzumab + Trastuzumab + FEC / Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 73) : 41 (56,2 %) [44,1 ; 67,8]
. FEC / Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel (N = 75) : 41 (54,7 %) [42,7 ; 66,2]
. Pertuzumab + TCH (N = 77) : 49 (63,6 %) [51,9 ; 74,3]

- ypT0 N0 n (%) [IC 95%]
. Pertuzumab + Trastuzumab + FEC / Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 73) : 37 (50,7 %) [38,7 ; 62,6]
. FEC / Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel (N = 75) : 34 (45,3 %) [33,8 ; 57,3]
. Pertuzumab + TCH (N = 77) : 40 (51,9 %) [40,3 ; 63,5]

- Réponse clinique (5)
. Pertuzumab + Trastuzumab + FEC / Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel (N = 73) : 67 (91,8 %)
. FEC / Pertuzumab + Trastuzumab+ Docétaxel (N = 75) : 71 (94,7 %)
. Pertuzumab + TCH (N = 77) : 69 (89,6 %)

FEC : 5-fluorouracile, épirubicine, cyclophosphamide ; TCH : docétaxel, carboplatine et trastuzumab, CMH : Cochran-Mantel-Haenszel
(1). IC 95 % pour un échantillon binomial en utilisant la méthode Pearson-Clopper.
(2). Les traitements Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel et Pertuzumab + Trastuzumab sont comparés à Trastuzumab + Docétaxel alors que Pertuzumab + Docétaxel est comparé à Pertuzumab + Trastuzumab + Docétaxel.
(3). IC 95 % approximatif pour la différence entre les deux taux de réponse en utilisant la méthode Hauck-Anderson.
(4). Valeur de p selon le test Cochran-Mantel-Haenszel, avec un ajustement de la multiplicité de Simes.
(5). La réponse clinique représente les patients avec la meilleure réponse globale d'une RC ou d'une RP durant la période néoadjuvante (dans la lésion du sein primaire).

- BERENICE (WO29217)

BERENICE est une étude clinique de phase II, non randomisée, en ouvert, multicentrique, internationale, conduite chez 401 patients atteints d'un cancer du sein HER2-positif localement avancé, inflammatoire ou à un stade précoce (avec tumeurs primaires > 2 cm de diamètre ou atteinte ganglionnaire).

L'étude clinique BERENICE incluait deux groupes de patients en parallèle. Les patients considérés comme aptes à recevoir un traitement néoadjuvant avec le trastuzumab plus une chimiothérapie à base d'anthracycline/taxane étaient répartis pour recevoir un des deux traitements suivants avant la chirurgie :
· Cohorte A - 4 cycles de doxorubicine et de cyclophosphamide administrés toutes les deux semaines suivis par 4 cycles de Perjeta en association au trastuzumab et au paclitaxel
· Cohorte B - 4 cycles de FEC suivis par 4 cycles de pertuzumab en association au trastuzumab et au docétaxel.

Après la chirurgie, tous les patients ont reçu pertuzumab et le trastuzumab par voie intraveineuse toutes les 3 semaines pour atteindre 1 an de traitement.

Le critère principal d'évaluation de l'étude clinique BERENICE était la tolérance cardiaque pendant la phase néoadjuvante de l'essai. Le critère principal d'évaluation de la tolérance cardiaque, c.-à-d. l'incidence de DVG de classe III/IV selon la classification NYHA et de diminution de la FEVG, était cohérent avec les données antérieures en situation néoadjuvante (Cf. rubriques "Mises en garde et précautions d'emploi" et "Effets indésirables").


* Traitement adjuvant

En situation adjuvante, sur la base des données de l'étude clinique APHINITY, les patients atteints d'un cancer du sein précoce HER2 positif avec un risque élevé de récidive sont définis comme ceux avec une atteinte ganglionnaire ou des récepteurs hormonaux négatifs.

- APHINITY (BO25126)

APHINITY est une étude clinique de phase III multicentrique, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, menée chez 4804 patients atteints d'un cancer du sein précoce HER2 positif dont la tumeur primaire a été réséquée avant la randomisation. Les patients ont alors été randomisés pour recevoir Perjeta ou un placebo, en association à un traitement adjuvant par le trastuzumab et une chimiothérapie. Pour chaque patient, les investigateurs ont sélectionné l'une des chimiothérapies suivantes à base d'anthracycline ou sans anthracycline :
· 3 ou 4 cycles de FEC ou de 5-fluorouracile, doxorubicine et cyclophosphamide (FAC), suivis de 3 ou 4 cycles de docétaxel ou de 12 cycles de paclitaxel administré une fois par semaine
· 4 cycles d'AC ou d'épirubicine et cyclophosphamide (EC), suivis de 3 ou 4 cycles de docétaxel ou de 12 cycles de paclitaxel administré une fois par semaine
· 6 cycles de docétaxel en association au carboplatine

Le pertuzumab et le trastuzumab ont été administrés par voie intraveineuse (Cf. rubrique "Posologie") toutes les 3 semaines à partir du Jour 1 du premier cycle à base de taxane, pour une période totale de 52 semaines (jusqu'à 18 cycles) ou jusqu'à rechute de la maladie, retrait du consentement ou survenue d'une toxicité inacceptable. Des doses standards de 5-fluorouracile, épirubicine, doxorubicine, cyclophosphamide, docétaxel, paclitaxel et carboplatine ont été administrées.

Après la fin de la chimiothérapie, les patients ont reçu une radiothérapie et/ou une hormonothérapie conformément aux recommandations cliniques locales.

Le critère d'évaluation principal de l'étude clinique était la survie sans maladie invasive (invasive disease-free survival, IDFS), définie comme le temps entre la date de randomisation et la date de première apparition d'une récidive locale ou régionale ipsilatérale d'un cancer du sein invasif, d'une récidive à distance, d'un cancer du sein invasif controlatéral ou d'un décès, quelle qu'en soit la cause. Les critères d'efficacité secondaires étaient l'IDFS incluant un deuxième cancer primitif autre qu'un cancer du sein, la survie globale (overall survival, OS), la survie sans maladie (disease-free survival, DFS), l'intervalle sans récidive (recurrence-free interval, RFI) et l'intervalle sans récidive à distance (distant recurrence-free interval, DRFI).

Les données démographiques étaient bien équilibrées entre les deux bras de traitement. L'âge médian était de 51 ans et plus de 99 % des patients étaient des femmes. La majorité des patients présentaient une atteinte ganglionnaire (63 %) et/ou des récepteurs hormonaux positifs (64 %) et étaient Caucasiens (71 %).

Après un suivi médian de 45,4 mois, l'étude clinique APHINITY a démontré une diminution de 19% (hazard ratio, [HR] = 0,81 ; IC 95 % [0,66 - 1,00] ; valeur de p = 0,0446) du risque de récidive ou de décès chez les patients randomisés pour recevoir ce médicament comparé aux patients randomisés pour recevoir un placebo.

Les résultats d'efficacité de l'étude clinique APHINITY sont résumés ci-dessous.

Efficacité globale : population en intention de traiter (ITT)

Critère d'évaluation principal

Survie sans maladie invasive (IDFS)

- Nombre (%) de patients avec événement
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 171 (7,1 %)
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 210 (8,7 %)
- HR [IC 95 %] : 0,81 [0,66 ; 1,00]
- Valeur de p (selon le test log-rank et les analyses stratifiées (1)) : 0,0446
- Taux de patients sans événement à 3 ans (3) [IC 95 %]
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 94,1 [93,1 ; 95,0]
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 93,2 [92,2 ; 94,3]

Critères d'évaluation secondaires (1)

IDFS incluant un deuxième cancer primitif autre qu'un cancer du sein

- Nombre (%) de patients avec événement
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 189 (7,9 %)
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 230 (9,6 %)
- HR [IC 95 %] : 0,82 [0,68 ; 0,99]
- Valeur de p (selon le test log-rank et les analyses stratifiées (1)) : 0,0430
- Taux de patients sans événement à 3 ans (2) [IC 95 %]
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 93,5 [92,5 ; 94,5]
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 92,5 [91,4 ; 93,6]

Survie sans maladie (DFS)

- Nombre (%) de patients avec événement
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 192 (8,0 %)
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 236 (9,8 %)
- HR [IC 95 %] : 0,81 [0,67 ; 0,98]
- Valeur de p (selon le test log-rank et les analyses stratifiées (1)) : 0,0327
- Taux de patients sans événement à 3 ans(2) [IC 95 %]
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 93,4 [92,4 ; 94,4]
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 92,3 [91,2 ; 93,4]

Survie globale (OS) (3)

- Nombre (%) de patients avec événement
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 80 (3,3 %)
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 89 (3,7 %)
- HR [IC 95 %] : 0,89 [0,66, 1,21]
- Valeur de p (selon le test log-rank et les analyses stratifiées (1)) : 0,4673
- Taux de patients sans événement à 3 ans (2) [IC 95 %]
. Pertuzumab + trastuzumab + Chimiothérapie -N = 2400 : 97,7 [97,0, 98,3]
. Placebo + trastuzumab + Chimiothérapie - N = 2404 : 97,7 [97,1, 98,3]

Signification des abréviations : HR : Hazard Ratio ; IC : intervalle de confiance

(1). Toutes les analyses stratifiées en fonction du statut ganglionnaire, de la version du protocole, du statut des récepteurs hormonaux centraux et du traitement adjuvant par chimiothérapie.
(2). Le taux de patients sans événement à 3 ans est calculé à partir des estimations de Kaplan-Meier.
(3). Données provenant de la première analyse intermédiaire.

Figure - Courbe de Kaplan-Meier de la survie sans maladie invasive (Cf. RCP)

L'IDFS estimée à 4 ans était de 92,3 % dans le groupe traité par Perjeta versus 90,6 % dans le groupe sous placebo.
Au moment de l'estimation, le suivi median était de 45,4 mois.


* Résultats de l'analyse de sous-groupes

Au moment de l'analyse primaire, les bénéfices de ce médicament étaient plus manifestes dans les sous-groupes de patients avec un risque élevé de récidive : patients avec une atteinte ganglionnaire ou des récepteurs hormonaux négatifs.

Résultats d'efficacité dans les sous-groupes selon le statut ganglionnaire et le statut des récepteurs hormonaux (1)

Statut ganglionnaire

- Positif
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Pertuzumab + trastuzumab + chimiothérapie : 139/1503 (9,2 %)
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Placebo + trastuzumab + chimiothérapie : 181/1502 (12,1 %)
. HR non stratifié (IC 95 %) : 0,77(0,62 ; 0,96)

- Négatif
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Pertuzumab + trastuzumab + chimiothérapie : 32/897 (3,6 %)
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Placebo + trastuzumab + chimiothérapie : 29/902 (3,2 %)
. HR non stratifié (IC 95 %) : 1,13(0,68 ; 1,86)

Statut des récepteurs hormonaux

- Négatif
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Pertuzumab + trastuzumab + chimiothérapie : 71/864 (8,2 %)
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Placebo + trastuzumab + chimiothérapie : 91/858 (10,6 %)
. HR non stratifié (IC 95 %) : 0,76 (0,56 ; 1,04)

- Positif
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Pertuzumab + trastuzumab + chimiothérapie : 100/1536 (6,5 %)
. Nombre d'événements IDFS/Total N (%) - Placebo + trastuzumab + chimiothérapie : 119/1546 (7,7 %)
. HR non stratifié (IC 95 %) : 0,86(0,66 ; 1,13)

(1) Analyses des sous-groupes prédéfinis sans ajustement pour des comparaisons multiples. Par conséquent, ces résultats sont considérés comme descriptifs.

Les taux d'IDFS estimés dans le sous-groupe de patients avec une atteinte ganglionnaire étaient respectivement de 92,0% vs 90,2 % à 3 ans et de 89,9% vs 86,7 % à 4 ans, chez les patients traités par pertuzumab versus ceux sous placebo. Dans le sous-groupe de patients sans atteinte ganglionnaire, les taux d'IDFS estimés étaient respectivement de 97,5% vs 98,4 % à 3 ans et de 96,2% vs 96,7 % à 4 ans, chez les patients traités par pertuzumab versus ceux sous placebo. Dans le sous-groupe de patients avec des récepteurs hormonaux négatifs, les taux d'IDFS estimés étaient respectivement de 92,8 % vs 91,2 % à 3 ans et de 91,0 % vs 88,7 % à 4 ans, chez les patients traités par pertuzumab versus ceux sous placebo. Dans le sous-groupe de patients avec des récepteurs hormonaux positifs, les taux d'IDFS estimés étaient respectivement de 94,8% vs 94,4 % à 3 ans et de 93,0% vs 91,6 % à 4 ans, chez les patients traités par pertuzumab versus ceux sous placebo.


* Questionnaires d'auto-évaluation par les patients (Patient Reported Outcomes, PRO)

Les critères d'évaluation secondaires comprenaient l'évaluation de l'état de santé général, de l'activité physique et des symptômes du traitement rapportés par les patients à l'aide des questionnaires de qualité de vie EORTC QLQ-C30 et EORTC QLQ-BR23. Dans les analyses des résultats rapportés par les patients, une différence de 10 points était considérée comme significative sur le plan clinique.

L'activité physique, l'état de santé général et les scores d'intensité de diarrhées des patients ont présenté des variations significatives au plan clinique lors de la chimiothérapie dans les deux bras de traitement. Au cours de cette période, la diminution moyenne de l'activité physique par rapport à l'état initial était de -10,7 (IC 95% [- 11,4 ; - 10,0]) dans le bras pertuzumab et de -10,6 (IC 95% [- 11,4 ; - 9,9]) dans le bras placebo, tandis que la diminution moyenne de l'état de santé général par rapport à l'état initial était de -11,2 (IC 95 % [- 12,2 ; - 10,2]) dans le bras pertuzumab et de -10,2 (IC 95% [- 11,1 ; - 9,2]) dans le bras placebo. Les symptômes de diarrhées ont augmenté de +22,3 (IC 95% [21,0 ; 23,6]) dans le bras pertuzumab versus +9,2 (IC 95 % [8,2 ; 10,2]) dans le bras placebo.

Par la suite, lors de la phase de thérapie ciblée, les scores évaluant l'activité physique et l'état de santé général des patients sont revenus à leurs valeurs initiales dans les deux bras de traitement. Après la période de traitement ciblant HER2, les symptômes de diarrhées sont revenus à leurs valeurs initiales dans le bras pertuzumab. L'ajout de pertuzumab au trastuzumab en association à une chimiothérapie n'a pas affecté l'activité physique générale des patients pendant toute la durée de l'étude.


* Immunogénicité

Les patients de l'étude clinique pivotale CLEOPATRA ont été testés à différents temps afin de rechercher des anticorps anti-médicament dirigés contre Perjeta. Environ 3,3 % (13/389 patients) des patients traités avec pertuzumab et 6,7 % (25/372 patients) des patients sous placebo étaient positifs pour les anticorps anti-médicament. Dans l'étude clinique BERENICE, 4,1 % (16/392) des patients traités par pertuzumab étaient positifs pour les anticorps anti-médicament. Aucun de ces patients n'a présenté de réaction anaphylactique/d'hypersensibilité qui ait été clairement reliée aux anticorps anti-médicament.


* Population pédiatrique

L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec pertuzumab dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans le cancer du sein (Cf. rubrique "Posologie" pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
Référence(s) officielle(s):   Rectificatif AMM européenne 09/12/2021  

Propriétés pharmacocinétiques
Une analyse pharmacocinétique de population a été réalisée sur les données issues de 481 patients inclus dans différentes études cliniques (phase I, II et III) avec différents types de tumeurs malignes avancées et qui avaient reçu pertuzumab en monothérapie ou en association à des doses de pertuzumab allant de 2 à 25 mg/kg, administrées toutes les 3 semaines en perfusion intraveineuse de 30 à 60 minutes.


* Absorption

Pertuzumab est administré en perfusion intraveineuse.


* Distribution

Sur la base de l'ensemble des études cliniques, les volumes de distribution du compartiment central (Vc) et du compartiment périphérique (Vp) chez un patient standard étaient de 3,11 litres et de 2,46 litres respectivement.


* Biotransformation

Le métabolisme du pertuzumab n'a pas été directement étudié. Les anticorps sont principalement éliminés par catabolisme.


* Elimination

La clairance médiane (CL) du pertuzumab était de 0,235 litres/jour et la demi-vie médiane était de 18 jours.


* Linéarité/non-linéarité

Le pertuzumab a montré une pharmacocinétique linéaire dans l'intervalle de dose recommandé.


* Patients âgés

Sur la base de l'analyse pharmacocinétique de population, aucune différence significative de la pharmacocinétique du pertuzumab n'a été observée entre les patients âgés de moins de 65 ans (n = 306) et ceux âgés de 65 ans et plus (n = 175).


* Insuffisance rénale

Aucune étude spécifique de l'insuffisance rénale n'a été menée avec pertuzumab. Sur la base des résultats de l'analyse pharmacocinétique de population, l'exposition au pertuzumab chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (clairance de la créatinine [CLcr] de 60 à 90 ml/min, N = 200) et une insuffisance rénale modérée (CLcr de 30 à 60 ml/min, N = 71) était similaire à celle des patients avec une fonction rénale normale (CLcr supérieure à 90 ml/min, N = 200). Aucune relation entre la CLcr et l'exposition au pertuzumab n'a été observée dans l'intervalle de CLcr (27 à 244 ml/min).


* Autres populations particulières

L'analyse pharmacocinétique de population a suggéré l'absence de différences pharmacocinétiques basées sur l'âge, le genre et l'ethnie (Japonais versus non-Japonais). L'albumine à l'état initial et la masse maigre ont été les covariables influençant la CL le plus significativement. La CL a diminué chez les patients avec les concentrations en albumine à l'état initial les plus élevées et a augmenté chez les patients avec la proportion de masse maigre la plus importante. Cependant, les analyses de sensibilité réalisées à la dose et selon le rythme d'administration de Perjeta recommandés ont montré qu'aux valeurs extrêmes de ces deux covariables, il n'y avait pas d'impact significatif sur la capacité à atteindre les concentrations cibles à l'état d'équilibre identifiées dans les modèles précliniques de xénogreffe de tumeur. En conséquence, il n'est pas nécessaire d'ajuster la posologie du pertuzumab en fonction de ces covariables.

Les résultats pharmacocinétiques du pertuzumab dans les études cliniques NEOSPHERE et APHINITY étaient cohérents avec les prévisions issues du modèle pharmacocinétique de population précédent. Aucune différence concernant les paramètres pharmacocinétiques du pertuzumab n'a été observée chez les patients atteints d'un cancer du sein précoce comparé aux patients atteints d'un cancer du sein métastatique.
Référence(s) officielle(s):   Rectificatif AMM européenne 09/12/2021  

Sécurité préclinique
Aucune étude spécifique de fécondité chez l'animal n'a été menée afin d'évaluer l'effet du pertuzumab. Aucune conclusion définitive concernant les effets délétères sur les organes reproducteurs mâles ne peut être tirée de l'étude de toxicité à dose répétée chez le singe cynomolgus.

Des études de toxicologie sur la reproduction ont été menées chez des singes cynomolgus gravides (du 19ième au 50ième jour de gestation) à des doses initiales de 30 à 150 mg/kg, suivies par des doses bi-hebdomadaires de 10 à 100 mg/kg. Ces niveaux de dose ont conduit à des expositions cliniquement significatives de 2,5 à 20 fois plus élevées que la dose humaine recommandée, sur la base du Cmax. L'administration intraveineuse du pertuzumab à partir du 19ième jour de gestation jusqu'au 50ième jour de gestation (période d'organogénèse) était embryotoxique, avec une augmentation dose-dépendante des morts embryofoetales entre le 25ième et le 70ième jour de gestation. Les incidences des pertes embryo-foetales étaient de 33, 50 et 85 % chez les singes femelles gravides traitées avec des doses de pertuzumab bi-hebdomadaires de 10, 30 et 100 mg/kg respectivement (2,5 à 20 fois plus élevées que la dose humaine recommandée, sur la base du Cmax). Lors de la césarienne au 100ième jour de gestation, un oligohydramnios, une diminution de la masse des reins et des poumons et la mise en évidence microscopique d'une hypoplasie rénale coïncidant avec un développement rénal retardé ont été identifiés dans tous les groupes de dose de pertuzumab. De plus, en accord avec les limitations du développement foetal, secondaires à l'oligohydramnios, une hypoplasie pulmonaire (1 sur 6 dans le groupe à 30 mg/kg et 1 sur 2 dans le groupe à 100 mg/kg), une communication interventriculaire (1 sur 6 dans le groupe à 30 mg/kg), une paroi ventriculaire mince (1 sur 2 dans le groupe à 100 mg/kg) et des anomalies mineures du squelette (externe - 3 sur 6 dans le groupe à 30 mg/kg) ont été également observées. Une exposition au pertuzumab a été rapportée dans la progéniture issue de tous les groupes traités, à des concentrations de 29 % à 40 % des concentrations plasmatiques maternelles au 100ième jour de gestation.

Chez le singe cynomolgus, l'administration intraveineuse hebdomadaire de pertuzumab à des doses jusqu'à 150 mg/kg/dose a été généralement bien tolérée. A des doses de 15 mg/kg et plus, non constaté des diarrhées intermittentes modérées associées au traitement. Dans un sous-groupe de singes, l'administration répétée (7 à 26 doses hebdomadaires) a entraîné des épisodes de diarrhée sécrétoire sévère. La diarrhée a été traitée (à l'exception de l'euthanasie d'un animal à 50 mg/kg/dose) avec des traitements symptomatiques incluant une réhydratation par voie intraveineuse.
Référence(s) officielle(s):   Rectificatif AMM européenne 09/12/2021  

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