En l'absence d'études spécifiques, le misoprostol est déconseillé chez les patientes souffrant de :
- Malnutrition,
- insuffisance hépatique,
- insuffisance rénale.
* Mises en garde
En raison de ses propriétés abortives, le misoprostol ne doit jamais être utilisé chez une femme en cours de grossesse et désirant mener cette grossesse à terme.
L'âge gestationnel doit être déterminé à partir de l'interrogatoire et de l'examen clinique de la patiente. Une échographie de l'utérus est toujours recommandée.
- Mises en garde
En raison de la présence d'huile de ricin, il existe un risque de sensibilisation.
- Tératogénicité :
Les patientes qui décident de poursuivre leur grossesse après traitement doivent être informées du risque de tératogénicité. Ce risque est inhérent à l'objectif du protocole combinant la mifépristone et le misoprostol ou le misoprostol seul et est augmenté quand les protocoles utilisés diffèrent de celui mentionné à la rubrique "Posologie". L'exposition du fœtus au misoprostol ou à la mifépristone augmente le risque d'apparition d'un syndrome de Mœbius et/ou d'une maladie des brides amniotiques et/ou des anomalies du système nerveux central (Cf. rubrique "Fertilité, grossesse et allaitement"). Une deuxième procédure d'interruption de grossesse est à envisager. En cas de poursuite de la grossesse, la patiente devra faire l'objet d'un suivi attentif par échographie dans des centres spécialisés.
- Allo immunisation Rhésus
L'interruption de grossesse nécessite la détermination du Rhésus, donc la prévention de l'allo-immunisation Rhésus et d'une façon générale, nécessite les mesures qui sont habituellement prises lors d'une interruption de grossesse.
L'utilisation de protocoles différents de celui mentionné dans ce rcp augmente tous les risques liés à la méthode.
* Précautions d'emploi
- Risque cardiovasculaire :
Des accidents cardiovasculaires rares, mais graves (infarctus du myocarde et/ou spasme des artères coronaires et hypotension sévère) ont été rapportés suite à une administration intra-vaginale et intra-musculaire de doses élevées d'analogues de la prostaglandine, dont misoprostol. Pour cette raison, les femmes présentant des facteurs de risque cardiovasculaires (par exemple âgées de plus de 35 ans avec tabagisme chronique, hyperlipidémie, diabète) ou atteintes d'une maladie cardiovasculaire avérée doivent être traitées avec prudence.
- Initiation de la contraception après l'interruption de grossesse :
Durant les essais cliniques, de nouvelles grossesses ont débuté entre l'expulsion de l'embryon et la reprise des règles. Par conséquent, il est recommandé d'initier immédiatement une méthode de contraception dès que l'interruption de grossesse a été médicalement confirmée.
-> Interruption médicamenteuse de grossesse intra-utérine évolutive, en administration séquentielle avec la mifépristone au plus tard au 49e jour d'aménorrhée
* Mises en garde
Le misoprostol DOIT ÊTRE ADMINISTRÉ par voie orale exclusivement :
- à une dose ne dépassant pas 400 microgrammes
- suite à la prise préalable de 600 mg de mifépristone
- dans l'intervalle de 36 à 48 heures après la prise de mifépristone
L'utilisation de protocoles différents de celui mentionné dans ce RCP augmente TOUS les risques liés à la méthode
Cette méthode nécessite une participation active de la femme qui doit être informée de ce qu'implique la méthode :
- nécessité d'associer le traitement avec la mifépristone qui doit être administrée 36 à 48 heures avant l'administration de ce produit ;
- nécessité de se présenter à une visite de contrôle 14 à 21 jours après la prise de mifépristone afin de vérifier qu'une expulsion complète a eu lieu ;
- possibilité d'échec de la méthode, conduisant à une deuxième procédure d'interruption de grossesse.
En raison des effets aigus du misoprostol, les femmes doivent être parfaitement informées des signes et symptômes qu'elles sont susceptibles de présenter et devront avoir un accès direct au centre médical prescripteur par téléphone ou sur site.
En cas de grossesse survenue en présence d'un dispositif intra-utérin, celui-ci sera retiré avant l'administration de mifépristone/misoprostol.
- Risques liés à la méthode :
L'efficacité de l'interruption médicamenteuse de grossesse diminue :
. quand le protocole indiqué dans le RCP n'est pas scrupuleusement suivi ;
. avec la parité.
- Échecs :
Un risque non négligeable de grossesse évolutive existe pour 1 % des cas d'interruption médicamenteuse de grossesse réalisée jusqu'au 49e jour d'aménorrhée et après une administration par voie orale. Ce risque rend la visite de contrôle obligatoire, afin de vérifier qu'une expulsion complète a eu lieu. Dans les rares cas d'expulsion incomplète, une intervention par méthode chirurgicale pourra être nécessaire.
- Saignements :
La patiente devra être informée de la survenue de saignements vaginaux prolongés (en moyenne 12 jours environ ou plus après la prise de mifépristone) parfois abondants. Les saignements surviennent dans la quasi-totalité des cas et ne constituent nullement une preuve d'expulsion complète.
Les saignements peuvent apparaître très rapidement après la prise du misoprostol, et quelquefois plus tard :
. dans 60 % des cas, l'expulsion a lieu dans les 4 heures suivant la prise du misoprostol ;
. dans 40 % des cas, l'expulsion a lieu dans les 24 à 72 heures suivant la prise du misoprostol.
Dans de rares cas, l'expulsion peut se produire avant l'administration du misoprostol (environ 3 % des cas). Cela ne dispense pas la patiente de se présenter à la visite de contrôle pour vérifier l'expulsion complète et la vacuité utérine.
On recommandera à la patiente de ne pas s'éloigner du centre médical prescripteur tant que l'expulsion complète n'aura pas été confirmée. Il lui sera indiqué précisément qui contacter et où se rendre en cas de problèmes, notamment en cas de saignements vaginaux très important, c'est-à-dire des saignements qui durent plus de 12 jours et/ou qui sont plus abondants que le flux menstruel normal.
Une visite de contrôle doit avoir lieu durant la période de 14 à 21 jours suivant la prise de la mifépristone, pour vérifier par un moyen adéquat (examen clinique avec dosage de ß-hCG ou échographie) qu'une expulsion complète a eu lieu et que les saignements vaginaux ont cessé. En cas de saignement persistant (même léger) au-delà de la visite de contrôle, il faudra vérifier que celui-ci a cessé après quelques jours.
La persistance d'un saignement vaginal à ce stade peut évoquer une rétention ovulaire ou une grossesse extra-utérine non diagnostiquée, et un traitement approprié doit être envisagé.
En raison de saignements abondants nécessitant un curetage hémostatique dans 0 à 1,4 % des cas lors de l'interruption médicamenteuse de grossesse, les patientes présentant des troubles de l'hémostase avec hypocoagulabilité, ou avec anémie, doivent être particulièrement surveillés La décision d'avoir recours à la méthode médicale ou chirurgicale doit être prise conjointement avec des médecins spécialistes, en fonction du type de trouble hémostatique ou du degré d'anémie.
Si une grossesse évolutive est diagnostiquée après la visite de contrôle, une deuxième procédure d'interruption de grossesse sera proposée à la patiente.
- Infection :
Des cas graves (incluant des cas mortels) de syndrome de choc toxique et de choc septique faisant suite à des infections par des pathogènes atypiques (Clostridium sordellii et perfringens, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli, Streptococcus groupe A), ont été rapportés après une interruption de grossesse médicamenteuse réalisée avec administration vaginale non autorisée de comprimés de misoprostol destinés à la voie orale.
Les cliniciens doivent être avertis de cette complication potentiellement fatale.
* Précautions d'emploi
- Autres précautions
Les précautions liées à la mifépristone doivent également être respectées.
->Préparation du col avant interruption chirurgicale de grossesse au cours du premier trimestre.
* Mises en garde
Le misoprostol DOIT ÊTRE ADMINISTRÉ par voie orale uniquement :
- à une dose ne dépassant pas 400 microgrammes
L'utilisation de protocoles différents de celui mentionné dans ce RCP augmente TOUS les risques liés à la méthode
Aucune donnée n'est disponible concernant la préparation du col avec du misoprostol avant l'interruption chirurgicale de grossesse au-delà du premier trimestre.
La patiente doit être informée des spécificités de la méthode chirurgicale : anesthésie locale ou générale et nécessité d'une courte hospitalisation.
- Taux d'échec
Le taux de réussite de l'avortement chirurgical est supérieur à 97,7 %, ce qui signifie que le taux d'échec est d'environ 2,3 %. Ce risque rend la visite de contrôle obligatoire, afin de vérifier qu'une expulsion complète a eu lieu. Dans les rares cas d'échec de l'avortement, une autre procédure peut s'avérer nécessaire.
- Saignements
La patiente doit être informée de la possible survenue de saignements vaginaux abondants après la prise du misoprostol. Le misoprostol doit donc être administré de préférence au centre de traitement avant l'intervention chirurgicale.
- Risque d'avortement avant l'intervention chirurgicale
Bien qu'il soit faible, il existe un risque d'avortement avant l'intervention chirurgicale.
- Complications de l'intervention chirurgicale
De rares complications comprennent une lésion de l'utérus.
En raison d'une possible rupture utérine (très rare au cours du premier trimestre) et étant donné le manque d'études sur la sécurité d'emploi et l'efficacité sur un utérus lésé, le misoprostol doit être utilisé avec précaution en cas de fragilité utérine, notamment en cas de multiparité importante ou de lésion utérine.
Le traitement par misoprostol doit être systématiquement suivi d'une interruption chirurgicale de grossesse.
Une visite de suivi doit avoir lieu dans une période de 14 à 21 jours suivant l'interruption chirurgicale de grossesse. En cas de fièvre, de douleur ou de saignement survenant après l'opération, cette visite doit avoir lieu immédiatement.