Le traitement doit être instauré uniquement par un médecin expérimenté dans le traitement de patients atteints d'hépatite B ou C.
Se référer également au Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) des médicaments utilisés en association avec ce médicament.
La monothérapie chez les patients atteints d'hépatite C est à envisager uniquement en cas de contre indication à un autre médicament.
* Posologie recommandée et durée du traitement
-> Hépatite chronique C - patients adultes naïfs
La posologie recommandée pour ce médicament est de 180 microgrammes une fois par semaine en association avec la ribavirine ou en monothérapie..
La dose de ribavirine à utiliser en association avec ce médicament est indiquée ci-dessous.
La ribavirine doit être administrée avec des aliments.
- Durée du traitement - Bithérapie avec ribavirine
La durée du traitement de l'HCC par bithérapie en association avec la ribavirine dépend du génotype viral. Les patients infectés par le VHC de génotype 1 qui ont un taux d'ARN du VHC détectable à la semaine 4, quelle que soit la charge virale initiale, doivent être traités pendant 48 semaines.
Un traitement d'une durée de 24 semaines peut être envisagé chez les patients infectés par :
- un génotype 1 avec une charge virale initiale faible (< ou = 800000 UI/ml) ou
- un génotype 4 chez qui l'ARN du VHC devient indétectable à la semaine 4 et reste indétectable à la semaine 24.
Cependant, une durée totale de traitement de 24 semaines peut être associée à un risque plus élevé de rechute qu'une durée de traitement de 48 semaines (Cf. rubrique "Propriétés pharmacodynamiques"). Chez ces patients, la tolérance de la bithérapie et des facteurs pronostiques supplémentaires comme le degré de fibrose doivent être pris en compte lors de la détermination de la durée de traitement. Une diminution de la durée de traitement chez les patients infectés par un génotype 1 avec une charge virale initiale élevée (> 800000 UI/ml) chez qui l'ARN du VHC devient indétectable à la semaine 4 et reste indétectable à la semaine 24 doit être envisagée avec encore plus de prudence puisque les données disponibles sont limitées et suggèrent que cette diminution de la durée de traitement peut avoir un impact négatif significatif sur l'obtention d'une réponse virologique prolongée.
Les patients infectés par le VHC de génotype 2 ou 3 qui ont un taux d'ARN du VHC détectable à la semaine 4, quelle que soit la charge virale initiale, doivent être traités pendant 24 semaines (Cf. ci-dessous). Un traitement d'une durée de 16 semaines seulement peut être envisagé chez les patients infectés par un génotype 2 ou 3 avec une charge virale initiale faible (< ou = 800000 UI/ml) dont le taux d'ARN du VHC devient négatif à la semaine 4 de traitement et reste négatif à la semaine 16. Une durée totale de traitement de 16 semaines peut être associée à un taux de réponse plus faible et est associée à un risque plus élevé de rechute qu'une durée de traitement de 24 semaines (Cf. rubrique "Propriétés pharmacodynamiques"). Chez ces patients, la tolérance de la bithérapie et la présence de facteurs cliniques ou pronostiques supplémentaires, comme le degré de fibrose, doivent être pris en compte lorsqu'une modification de la durée standard du traitement de 24 semaines est envisagée. Une diminution de la durée de traitement chez les patients infectés par un génotype 2 ou 3 avec une charge virale initiale élevée (> 800000 UI/ml) dont le taux d'ARN du VHC devient négatif à la semaine 4 doit être envisagée avec plus de prudence car cette durée de traitement plus courte peut avoir un impact négatif significatif sur l'obtention d'une réponse virologique prolongée (cf. ci-dessous).
Les données disponibles chez les patients infectés par un génotype 5 ou 6 sont limitées. Par conséquent, une bithérapie avec 1000/1200 mg de ribavirine pendant 48 semaines est recommandée.
Recommandations posologiques pour l'association thérapeutique chez les patients adultes atteints d'hépatite chronique C
-> Génotype 1 charge virale faible (< ou = 800000 UI/ml) avec RVR (*)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine
. < 75 kg : 1000 mg
. > ou = 75 kg : 1200 mg
- Durée : 24 ou 48 semaines
-> Génotype 1 charge virale élevée (> 800000 UI/ml) avec RVR (*)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine
. < 75 kg : 1000 mg
. > ou = 75 kg : 1200 mg
- Durée : 48 semaines
-> Génotype 4 avec RVR (*)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine
. < 75 kg : 1000 mg
. > ou = 75 kg : 1200 mg
- Durée : 24 ou 48 semaines
-> Génotype 1 ou 4 sans RVR (*)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine
. < 75 kg : 1000 mg
. > ou = 75 kg : 1200 mg
- Durée : 48 semaines
-> Génotype 2 ou 3 sans RVR (**)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine : 800 mg
- Durée : 24 semaines
-> Génotype 2 ou 3 charge virale faible avec RVR (**)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine : 800 mg
- Durée : 16 ou 24 semaines
-> Génotype 2 ou 3 charge virale élevée avec RVR (**)
- Dose de peginterféron alfa-2a : 180 microgrammes
- Dose de ribavirine : 800 mg
- Durée : 24 semaines
(*) RVR = réponse virologique rapide (ARN du VHC indétectable) à semaine 4 et ARN du VHC indétectable à semaine 24
(**) RVR = réponse virologique rapide (ARN du VHC négatif) à semaine 4
Charge virale faible : < ou = 800000 UI/ml ; Charge virale élevée : > 800000 UI/ml
L'impact clinique final d'une diminution de la durée du traitement initial à 16 semaines au lieu de 24 semaines, après avoir pris en compte la nécessité de re-traiter les patients non-répondeurs et les patients rechuteurs, n'est pas connu.
En monothérapie la durée recommandée du traitement par peginterféron alfa-2a est de 48 semaines.
-> Hépatite chronique C - patients adultes ayant été précédemment traités
La posologie recommandée de ce médicament en association avec la ribavirine est de 180 microgrammes une fois par semaine par voie sous-cutanée. Une dose de 1000 mg par jour et de 1200 mg par jour de ribavirine doit être administrée aux patients dont le poids est respectivement < 75 kg et > ou = 75 kg.
Les patients chez lesquels le virus est détectable à la semaine 12 doivent arrêter le traitement.
La durée totale de traitement recommandée est de 48 semaines. Si le traitement est envisagé chez des patients infectés par un virus de génotype 1, n'ayant pas répondu à un précédent traitement par interféron pégylé et ribavirine, la durée totale de traitement recommandée est de 72 semaines (Cf. rubrique "Propriétés pharmacodynamiques").
-> Co-infection par le VIH et le VHC
La posologie recommandée de ce médicament, seul ou associé à 800 milligrammes de ribavirine, est de 180 microgrammes une fois par semaine pendant 48 semaines, par voie sous-cutanée, quel que soit le génotype. L'efficacité et la tolérance de l'association avec des doses de ribavirine supérieures à 800 milligrammes/jour sont actuellement en cours d'étude. Une durée de traitement de moins de 48 semaines n'a pas été suffisamment étudiée.
-> Valeur prédictive de l'obtention d'une réponse ou de l'absence de réponse avec la bithérapie - patients naïfs
L'obtention d'une réponse virologique précoce à la semaine 12, définie par une diminution de 2 log de la charge virale ou par la non-détection d'ARN du VHC, s'est révélée prédictive d'une réponse prolongée (Cf. ci-dessous et rubrique "Propriétés pharmacodynamiques").
Valeur prédictive de la réponse virologique la semaine 12 à la posologie recommandée lors d'un traitement par ce médicament en association chez les patients adultes atteints d'hépatite chronique C
-> Valeur prédictive négative
- Absence de réponse à la semaine 12
. Génotype 1 (N=569) : 102
. Génotype 2 et 3 (N=96) : 3
- Absence de réponse prolongée
. Génotype 1 (N=569) : 97
. Génotype 2 et 3 (N=96) : 3
- Valeur prédictive
. Génotype 1 (N=569) : 95% (97/102)
. Génotype 2 et 3 (N=96) : 100% (3/3)
-> Valeur prédictive positive
- Réponse à la semaine 12
. Génotype 1 (N=569) : 467
. Génotype 2 et 3 (N=96) : 93
- Réponse prolongée
. Génotype 1 (N=569) : 271
. Génotype 2 et 3 (N=96) : 81
- Valeur prédictive
. Génotype 1 (N=569) : 58% (271/467)
. Génotype 2 et 3 (N=96) : 87% (81/93)
Chez les patients traités par ce médicament en monothérapie, la valeur prédictive de l'absence de réponse prolongée était de 98%.
Une valeur prédictive négative similaire a été observée chez les patients co-infectés par le VIH et le VHC et recevant ce médicament, seul ou associé à la ribavirine (respectivement 100% (130/130) et 98% (83/85)). Chez les patients co-infectés traités par l'association, des valeurs prédictives positives de 45% (50/110) et 70% (59/84) ont été observées respectivement pour les génotypes 1 et 2/3.
-> Valeur prédictive de l'obtention d'une réponse ou de l'absence de réponse avec la bithérapie - patients ayant été précédemment traités
Chez les patients non-répondeurs re-traités pendant 48 ou 72 semaines, il a été observé que la suppression du virus à la semaine 12 (ARN du VHC indétectable défini comme < 50 UI/ml) était prédictive d'une réponse virologique prolongée. Si la suppression du virus n'était pas atteinte à la semaine 12, les probabilités de ne pas obtenir une réponse virologique prolongée avec 48 ou 72 semaines de traitement étaient respectivement de 96% (363 sur 380) et 96% (324 sur 339). Si la suppression du virus était atteinte à la semaine 12, les probabilités d'obtenir une réponse virologique prolongée avec 48 ou 72 semaines de traitement étaient respectivement de 35% (20 sur 57) et 57% (57
sur 100).
* Modification de la dose en cas de réactions indésirables chez les patients adultes
- Généralités
Lorsque la posologie doit être ajustée en raison de réactions indésirables modérées à sévères (réactions cliniques et/ou anomalies biologiques), une réduction initiale de la dose à 135 microgrammes est généralement suffisante. Toutefois, dans certains cas, une réduction de la dose à 90 microgrammes ou 45 microgrammes est nécessaire. Des augmentations de la dose pourront être envisagées, avec retour éventuel à la posologie initiale lorsque les réactions indésirables se seront atténuées (Cf. rubriques "Mises en garde et précautions d'emploi" et "Effets indésirables").
- Anomalies hématologiques (Cf. ci-dessous)
Chez les adultes, une réduction de la dose est recommandée lorsque le nombre absolu de polynucléaires neutrophiles (NAPN) est de 500 à < 750 cellules/mm3. Chez les patients ayant un NAPN < 500 cellules/mm3, le traitement doit être suspendu jusqu'à ce que NAPN redevienne > 1 000 cellules/mm3. Le traitement par ce médicament pourra être repris à la dose de 90 microgrammes et le nombre de polynucléaires neutrophiles sera surveillé.
Une réduction de la dose à 90 microgrammes est recommandée si le nombre de plaquettes est de 25 000 à < 50 000 cellules/mm3. L'arrêt du traitement est recommandé lorsque le nombre de plaquettes devient < 25 000 cellules/mm3.
Les recommandations spécifiques pour la prise en charge de l'anémie induite par le traitement sont les suivantes : la dose de ribavirine doit être réduite à 600 milligrammes/jour (200 milligrammes le matin et 400 milligrammes le soir) si l'une des conditions suivantes s'applique : (1) un patient sans maladie cardiovasculaire significative présente une baisse de l'hémoglobine entre <10 g/dl et > ou =8,5 g/dl ou (2) un patient atteint de maladie cardiovasculaire stable présente une baisse de l'hémoglobine > ou=2 g/dl pendant une période de quatre semaines consécutives de traitement. Il est déconseillé de revenir à la posologie initiale. La ribavirine doit être interrompue si l'une des conditions suivantes s'applique : (1) un patient sans maladie cardiovasculaire significative présente une baisse de l'hémoglobine confirmée à <8,5 g/dl; (2) un patient atteint de maladie cardiovasculaire stable maintient une hémoglobine <12 g/dl malgré 4 semaines sous dose réduite. Si l'anomalie est corrigée, la ribavirine peut être réadministrée à 600 milligrammes/jour, puis augmentée à 800 milligrammes/jour selon la décision du médecin traitant.
Il est déconseillé de revenir à la posologie initiale.
Ajustement de la dose en cas d'effets indésirables chez les patients adultes (pour plus de précisions, Cf. texte ci-dessus)
- Nombre absolu de polynucléaires neutrophiles
. De 500 à < 750 cellules/mm3 : réduire la dose à 135/90/45 microgrammes.
. < 500 cellules/mm3 : arrêter le traitement par peginterféron alfa-2a.
- Plaquettes
. De 25000 à < 50000 cellules/mm3 : réduire la dose à 135/90/45 microgrammes.
. <25000 cellules/mm3 : arrêter le traitement par peginterféron alfa-2a et par ribavirine.
- Hémoglobine sans maladie cardiaque
. <10 g/dl et > ou =8,5 g/dl : réduire la dose de ribavirine à 600 mg.
. <8,5 g/dl : arrêter le traitement par ribavirine.
- Hémoglobine avec maladie cardiaque stable
. diminution > ou =2 g/dl pendant une période de 4 semaines : réduire la dose de ribavirine à 600 mg.
. <12 g/dl malgré 4 semaines à dose réduite : arrêter le traitement par ribavirine.
En cas d'intolérance à la ribavirine, la monothérapie par peginterféron alfa-2a doit être poursuivie.
- Fonction hépatique
Les fluctuations des anomalies des tests hépatiques sont courantes chez les patients atteints d'HCC. Des élévations de l'ALAT au-dessus de son taux initial (TI) ont été observées chez des patients traités par ce médicament, y compris chez des patients avec réponse virologique.
Dans les essais cliniques portant sur l'HCC chez des patients adultes, des élévations isolées de l'ALAT (> ou = 10 x Limite Normale Supérieure (LNS) ou > ou = 2 x TI pour les patients avec un taux initial d'ALAT > ou = 10 x LNS) ont été observées chez 8 des 451 patients traités par l'association. Ces taux se sont normalisés sans que la dose ne soit modifiée. Si l'augmentation de l'ALAT est progressive ou persistante, la dose doit d'abord être réduite à 135 microgrammes. Si l'élévation de l'ALAT se poursuit malgré la réduction de la dose ou si elle s'accompagne d'une augmentation de la bilirubine ou de signes de décompensation hépatique, le traitement doit être arrêté (Cf. rubrique "Mises en garde et précautions d'emploi").
* Populations particulières
- Sujets âgés
Il est inutile d'adapter la posologie recommandée de 180 microgrammes une fois par semaine en cas d'instauration du traitement par ce médicament chez les patients âgés (Cf. rubrique "Propriétés pharmacocinétiques").
- Insuffisance rénale
Aucune adaptation de la dose n'est recommandée chez les patients adultes avec une insuffisance rénale légère ou modérée.
- Insuffisance hépatique
Chez les patients présentant une cirrhose compensée (c.à.d. Child-Pugh A), ce médicament a fait la preuve de son efficacité et de sa bonne tolérance. Ce médicament n'a pas été évalué chez les patients présentant une cirrhose décompensée (c.à.d. Child-Pugh B ou C ou varices oesophagiennes hémorragiques) (Cf. rubrique "Contre-indications").
La classification Child-Pugh divise les patients en groupes A, B et C ou "léger", "modéré" et "sévère", correspondant respectivement aux scores de 5-6, 7-9, et 10-15.
Evaluation modifiée
- Encéphalopathie
. Aucun : score 1
. Grade 1-2 : score 2
. Grade 3-4 (*) : score 3
- Ascite
. Absence : score 1
. Léger : score 2
. Modéré : score 3
- Bilirubine
. <2 mg/dl (SI : 34 micromol/l) : score 1
. 2,0-3 mg/dl (SI : 34-51 micromol/l) : score 2
. >3 mg/dl (SI : 51 micromol/l) : score 3
- Albumine
. > 3,5 g/dl : score 1
. 3,5-2,8 g/dl : score 2
. <2,8 g/dl : score 3
- INR
. <1,7 : score 1
. 1,7-2,3 : score 2
. >2,3 : score 3
(*) Gradation selon Trey, Burns et Saunders (1966) |