- Ototoxicité
Une ototoxicité, se manifestant à la fois sous forme d'une toxicité auditive (perte auditive) et vestibulaire, a été rapportée lors de l'administration d'aminosides par voie parentérale. La toxicité vestibulaire peut se manifester par des vertiges, une ataxie ou des étourdissements. Les acouphènes pouvant être un prodrome d'ototoxicité, l'apparition de ce symptôme doit faire l'objet d'une attention particulière.
Une perte auditive et des acouphènes ont été rapportés par des patients dans les études cliniques menées avec ce médicament (Cf. rubrique "Effets indésirables"). Ce médicament doit être prescrit avec prudence chez les patients présentant des troubles auditifs ou vestibulaires connus ou suspectés.
Chez les patients avec signe de troubles auditifs, ou chez les patients présentant un risque de prédisposition, il peut être nécessaire d'envisager un examen de l'audition avant d'initier le traitement par ce médicament.
Si un patient se plaint d'acouphènes ou de perte auditive pendant le traitement par ce médicament, le médecin devra envisager un examen de l'audition.
Voir également "Surveillance des concentrations sériques de tobramycine" ci-après.
- Néphrotoxicité
Une néphrotoxicité a été rapportée avec l'utilisation d'aminosides par voie parentérale. Aucune néphrotoxicité n'a été observée au cours des études cliniques menées avec ce médicament. Ce médicament doit être prescrit avec prudence chez les patients présentant des troubles connus ou suspectés de la fonction rénale. La fonction rénale initiale doit être évaluée. Les taux d'urée et de créatinine doivent ensuite être de nouveau mesurés après 6 cycles complets de traitement par ce médicament.
Voir également la rubrique "Posologie et mode d'administration" et "Surveillance des concentrations sériques de tobramycine" ci-après.
- Surveillance des concentrations sériques de tobramycine
Les concentrations sériques de tobramycine doivent être surveillées chez les patients présentant des troubles auditifs ou rénaux connus ou suspectés. En cas de survenue d'oto- ou de néphrotoxicité chez un patient traité par ce médicament, le traitement par la tobramycine doit être interrompu jusqu'à ce que la concentration sérique soit inférieure à 2 microgrammes/ml.
Des concentrations sériques supérieures à 12 microgrammes/ml sont associées à une toxicité de la tobramycine et le traitement doit être interrompu si les concentrations dépassent ce seuil.
La concentration sérique de la tobramycine doit être uniquement surveillée à l'aide de méthodes validées. Le prélèvement de sang par piqûre au doigt est déconseillé en raison du risque de contamination de l'échantillon.
- Bronchospasme
Un bronchospasme peut survenir avec l'inhalation de médicaments et des cas ont été rapportés avec ce médicament lors des études cliniques. Tout bronchospasme doit faire l'objet d'un traitement médical approprié.
La première dose de ce médicament doit être administrée sous surveillance, après utilisation d'un bronchodilatateur si cela fait partie du traitement habituel du patient. Le volume expiratoire maximum par seconde (VEMS) doit être mesuré avant et après l'inhalation de ce médicament.
En cas d'apparition de signes d'un bronchospasme induit par le traitement, le médecin doit évaluer soigneusement si les bénéfices associés à la poursuite de l'utilisation de ce médicament sont supérieurs aux risques pour le patient. Si une réaction allergique est suspectée, le traitement par ce médicament doit être interrompu.
- Toux
Des cas de toux ont été rapportés lors de l'utilisation de ce médicament dans les études cliniques. Sur la base des données d'essai clinique, la poudre pour inhalation ce médicament a été associée à un taux de toux plus élevé que la solution de tobramycine pour inhalation par nébuliseur. La toux était indépendante du bronchospasme. Les enfants de moins de 13 ans sont plus susceptibles de présenter une toux lorsqu'ils sont traités par ce médicament que les sujets plus âgés.
En cas de persistance de la toux induite par le traitement par ce médicament, le médecin doit envisager la possibilité d'utiliser une solution de tobramycine pour inhalation par nébuliseur autorisée comme traitement alternatif. Si la toux reste inchangée, d'autres antibiotiques doivent être envisagés.
- Hémoptysie
L'hémoptysie est une complication de la mucoviscidose et elle est plus fréquente chez les adultes. Les patients présentant une hémoptysie (> 60 ml) ayant été exclus des études cliniques, aucune donnée n'est disponible sur l'utilisation de ce médicament chez ces patients. Ceci devra être pris en compte avant de prescrire ce médicament, étant donné que la poudre pour inhalation de ce médicament a été associée à un taux de toux plus élevé (voir ci-dessus). L'utilisation de ce médicament chez les patients présentant une hémoptysie cliniquement significative ne doit être envisagée ou poursuivie que si les bénéfices du traitement sont considérés comme supérieurs aux risques de déclencher une nouvelle hémorragie.
- Autres précautions
Les patients recevant un traitement parentéral concomitant par aminosides (ou tout autre médicament modifiant l'excrétion rénale tel que les diurétiques) doivent faire l'objet d'une surveillance clinique appropriée en tenant compte du risque de toxicité cumulée. Cela inclut la surveillance des concentrations sériques de tobramycine. Chez les patients avec un risque de prédisposition en raison d'un traitement systémique préalable et prolongé par aminosides, il peut être nécessaire d'envisager un examen de la fonction rénale et de l'audition avant d'initier le traitement par ce médicament.
Voir également "Surveillance des concentrations sériques de tobramycine" ci-dessus.
Ce médicament doit être prescrit avec précaution chez les patients présentant des troubles neuromusculaires connus ou suspectés tels qu'une myasthénie ou une maladie de Parkinson. Les aminosides peuvent aggraver la faiblesse musculaire en raison de leur effet curarisant potentiel sur la fonction neuromusculaire.
Le développement de P. aeruginosa résistantes aux antibiotiques et d'une surinfection avec d'autres pathogènes représentent des risques potentiels associés à l'antibiothérapie. Au cours des essais cliniques, à partir de souches de P. aeruginosa testées, il a été montré une augmentation de la concentration minimale inhibitrice (CMI) des aminosides pour certains patients traités par ce médicament. Les augmentations de la CMI observées ont été en grande partie réversibles au cours des périodes sans traitement.
Il existe un risque théorique que les patients traités par ce médicament développent à long terme des souches de P. aeruginosa résistantes à la tobramycine par voie intraveineuse (Cf. rubrique "Propriétés pharmacodynamiques"). Le développement d'une résistance au cours du traitement par la tobramycine inhalée peut limiter les options thérapeutiques lors d'exacerbations aiguës ; ceci doit être surveillé.
- Données concernant les différents groupes d'âge
Dans une étude de 6 mois (3 cycles de traitement) de ce médicament versus la solution de tobramycine pour inhalation par nébuliseur, ayant inclus une majorité de patients adultes présentant une infection pulmonaire chronique due à P. aeruginosa, déjà traités par la tobramycine, la diminution de la densité de P. aeruginosa dans les expectorations a été similaire dans les différents groupes d'âge des deux bras de l'étude ; toutefois l'augmentation du VEMS par rapport à la valeur initiale a été plus importante chez les plus jeunes (6 - < 20 ans) que chez les adultes (20 ans et plus) dans les deux bras de l'étude (voir également en rubrique "Propriétés pharmacodynamiques" le profil de réponse de ce médicament comparé à celui de la solution de tobramycine pour inhalation par nébuliseur). Les patients adultes ont eu tendance à arrêter le traitement par ce médicament plus souvent pour des raisons de tolérance que ceux traités par la solution pour inhalation par nébuliseur (voir également la rubrique "Effets indésirables").
En cas de détérioration clinique évidente de la fonction pulmonaire, un traitement anti-pseudomonal supplémentaire ou alternatif devra être envisagé.
Les bénéfices observés sur la fonction pulmonaire et la suppression de P. aeruginosa doivent être évalués en fonction de la tolérance de ce médicament par le patient.
La sécurité et l'efficacité n'ont pas été étudiées chez les patients ayant un volume expiratoire maximum par seconde (VEMS) inférieur à 25 % ou supérieur à 75 % de la valeur théorique, ou les patients infectés par Burkholderia cepacia.